
  La Porte-Neuve vue de la Route de Ligardes (ancienne peinture) 
Afin qu’une population vienne peupler ce bourg, il faut 
   attirer des familles de paysans en établissant 
   une charte de coutumes, qui énumère 
   les privilèges accordés aux habitants 
   (ou poblans). Elle est d’ailleurs présentée 
   comme une simple liste, sans 
   ordre apparent, comme si on en rajoutait 
   de temps en temps pour attirer de nouveaux 
   habitants, ce qui était sûrement 
   d’ailleurs le cas.
   Ces privilèges étaient de 3 sortes :
   * des allègements fiscaux,
   * des mesures judiciaires,
   * des mesures honorifiques.
   Tous ces avantages donnés aux habitants, 
   l’égalité pour ce qui est de la distribution 
   des terres et la quasi-égalité juridique 
   dont bénéficient les nouveaux 
   bourgeois peuvent faire apparaître les 
   bastides comme des terres de liberté et 
   d’égalité. Mais elles n’avaient pas du 
   tout ce but-là. Elles ne cherchaient pas à 
   remettre en cause le droit féodal, ni à 
   créer un désordre. Il ne s’agit que d’ajustements 
   locaux afin d’améliorer le rendement économique et fiscal de terres sousexploitées.
   Si les habitants paraissent libres, ils ne 
   jouissent en fait que d’un régime économiquement 
   libéral. S’ils paraissent 
   égaux, ce n’est qu’une égalité des chances 
   à leur installation. De toute façon, 
   l’inégalité et l’absence de libertés individuelles 
   proviennent surtout de l’état de la 
   société médiévale.
   D’ailleurs, pour permettre l’établissement 
   de ces privilèges, les bastides ont 
   dû refuser l’éta¨dent une pleine capacité 
   juridique dès lors qu’elles sont chef de 
   famille (veuves): elles contractent, achètent, 
   vendent, testent, administrent des 
   commerces, votent pour élire les consuls.
Les premiers coutumes connus de Francescas sont celles de Lamontjoie, établies en 1298. Voici les détails:
    
Avant la fin du XIIIe siècle le pays où est situé Lamontjoie était couvert de bois, retraite de brigands qui commettaient toutes sortes de violences, et exerçaient leurs rapines sur les habitants sans défense.
En 1298, le sénéchal d Agenais, pour mettre un terme à ces exactions, fonda au lieu de Laplaigne sur le théâtre même des excès des malfaiteurs, la bastide de Lamontjoie de Saint Louis, la Montjoya Sancli Ludovici, au nom et dans le domaine du Roi. L'acte de fondation de la commune est confirmé l'année suivante par Philippe le Bel, et vidimé par le juge-mage d'Agen.
D'après la charte de fondation, la juridiction immédiate de Lamontjoie avait pour limites les juridictions de Daubèze , de    Montastruc, de Saint Mézard, de Puy-Carrejelard, de Ligardes, de Beaulens, de Bads  et de Laplume.
Le ressort de Lamontjoie comprenait tout le fief d'Astafforl en deçà du Gers, les lieux de Goulens, de Pergain, de Manlesche, de Saint-Mézard, Berraque, Saint Martin de Goucines, Ligardes, Francescas, Bads, Goulard, Daubèze, Escalup, Baulens, Montastruc, Bonnefonds, Nomdieu, Pleichac, Brimont, Lartigue, Saint-Vincent, Castrafort, Aubiac, Moncaut, Montagnac, Saumont avec toutes leurs appartenances et dépendances.
Ce titre renferme encore les franchises et coutumes qui devaient assurer l'indépendance et accroître la propriété de la commune. Le bailli représentant l'autorité royale, doit jurer aux habitants d'observer leurs privilèges et de les défendre sans que les consuls soient tenus à aucun serment envers lui. L'hommage et les redevances seigneuriales sont dûs au Roi, seigneur de Lamontjoie.
Receuil des Travaux de la Société d'Agriculture Science et Arts d'Agen;  Tome IX - 1858-1859
  
 1526: Confirmation des privilèges,franchises et coutûmes accordés aux habitants de Francescas en Agenais, par Louis, duc d'Anjou, gouverneur de Languedoc.
    (Extrait de la Nouvelle Revue historique de droit français et étranger) Charles de  Luppé - 
  Elève de l'école des Chartes en Mai-Juin 1912)
Le jurat dûment convoqué qui manque aux réunions, le simple habitant qui néglige de se rendre aux conseils généraux, sont passibles de condamnations pécuniaires qui vont, selon les localités et les régions, de huit sous à cinquante livres. Mais nul ne peut se soustraire à l'exercice des charges locales, s'il a obtenu la majorité ; l'acceptation de la mairie est forcée. L'amende encourue par les récalcitrants va, à Francescas, jusqu'à vingt sous.( Arch. dép. de Lot-et-Garonne (Lamontjoie, BB. 1) ; (Francescas, BB. 10) ; de la Drôme, E.6,204. — Voyez BABEAU, Le Village sous l'ancien régime.)
Ce texte ne nous est connu que par une copie informe de la traduction française de ces coutumes, copie qui date du XVIIe siècle.
  L'original était vraisemblablement rédigé en latin comme tendent à le montrer plusieurs  expressions qui sont des latinismes; d'ailleurs le traducteur n'a pas toujours bien compris et certains passages sont obscurs. Nous n'avons pu établir la parenté dle ces coutumes avec d'autres de la même région; on peut supposer que des emprunts ont été faits aux coutumes de 
  Vie-Fezensac,ville dont le nom revient souvent dans ces textes, coutumes qui datent de 1285-1343, mais dont le texte est inconnu.
Voici ci-dessous les 16 pages de la charte des coutumes de Francescas