Pour sa première mise en scène, Lucy Harrison a donné du corps à ce grand escogriffe qui traîne ses pantalons de velours depuis des années sur les scènes du département. Et elle lui a adjoint un compagnon de jeu, le pianiste Patrick Lauret, qui dégaine quelques mélodies bien senties.
Du coup, on voit notre Ribochon pousser la chansonnette et esquisser quelques pas de danse. On le croyait lourd et pataud, on le voit léger et aérien. Bon c'est pas le Bolchöi mais avec un peu d'entraînement….
De l'humour, du rire…
…Et de la tendresse. C'est un trait que Lucy a beaucoup travaillé avec Guy, pour rendre le personnage encore plus attachant. Un triptyque gagnant, qui fait mouche et qui est bien servi évidemment par la performance scénique de Guy Louret. Du coup Ribochon qui aurait pu vieillir acariâtre se confie et ouvre son cœur. Parle de sa femme qui est, comment dire, un peu envahissante au sens métaphysique du terme, parle de sa maîtresse qu'il emmène dans un grand hôtel en Normandie, se confie être communiste après une leçon de sémantique politique qui ne laissera pas indifférent.
«Tour de champs» commence au bord d'une rivière au petit matin et se termine juché sur une vieille mobylette à la nuit tombée : c'est une journée ordinaire dans la vie de Ribochon mais qui peut vite basculer dans l'extraordinaire.
Ribochon, en tournée à Vianne le 9 août, à Francescas le 14 et à Seyches le 18.