« C’est du MMA en armure, mais hyper encadré » : C’est quoi ces combats de Béhourd qui animeront les fêtes médiévales de Francescas ?
28.06.2025
Samedi et dimanche, Francescas accueille ses premières fêtes médiévales. L’occasion de découvrir le béhourd, un sport de combat en armure aussi spectaculaire que stratégique, porté par l’équipe girondine Pardus Bellator.
Ce week-end, les toutes premières Médiévales de Francescas mettront en lumière un spectacle peu commun : le béhourd. Cette discipline de combat en armure médiévale, à mi-chemin entre stratégie, technique et endurance, sera portée par l’équipe locale Pardus Bellator, emmenée par Thomas Faust.
Le béhourd se décline en plusieurs formats : le duel, plus technique et orienté sur le décompte des touches ; le pro fight, véritable « MMA en armure » ; et les combats en mêlée, sortes de matchs collectifs 4 contre 4, 5 contre 5, voire plus. Pour Thomas Faust, « c’est du MMA en armure, mais hyper encadré ».
Les tanks et les runners
Physiquement exigeant, ce sport nécessite à la fois force, cardio et stratégie. « Il faut s’entraîner, avoir un bon cardio, un certain physique », explique Thomas Faust. Pourtant, tous les profils y trouvent leur place : « On a des personnes audessus de la centaine de kilos qui font des ravages… On a des profils plus légers que moi, à 85 kg, qui sont aussi très bons ». Cette diversité de gabarits renforce la dimension tactique du béhourd — chaque combattant occupe un rôle stratégique : les « tanks », pour encaisser et immobiliser ; les « hastiers », armés de lances ou hallebardes pour infliger le plus de dégâts ; et les « runners », au cardio exceptionnel, chargés de perturber l’adversaire.
Thomas Faust décrit ainsi ce dernier rôle : « le runner… court de partout et ne se fait pas rattraper par son adversaire. Majoritairement, dans nos combats, la lutte et la mise au sol priment. Le runner permet d’engager des adversaires pour que ses coéquipiers puissent les mettre au sol ». Une belle illustration du côté stratégique du sport : « ce n’est pas un sport de bourrin, insiste-t-il, c’est technique, stratégique et très sécurisé ».
Le système de points et de victoire est également très codifié. Trois issues sont possibles : l’abandon, le KO ou être mis au sol avec trois points de contact (deux pieds et une main, par exemple). « Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler une soumission, mais à partir du moment où vous avez trois points au sol… vous êtes éliminé », précise Thomas. Une exception existe pour les astiers : les légères lances peuvent toucher le sol sans entraîner l’élimination. Autre règle marquante : la supériorité numérique – si le rapport devient trop déséquilibré (par exemple 5 contre 2), l’arbitre stoppe le match pour protéger les combattants.
« Moins de blessures que les cyclistesb ou les boxeurs »
La sécurité est au cœur de la pratique. Chaque équipement est minutieusement vérifié avant combat. Des zones sensibles sont interdites (genoux, nuque, arrière du crâne, intérieur des coudes…). L’objectif est clair : rendre le sport « autant appréciable par le public que par les combattants ». Sur les blessures, Thomas nuance : « on a moins de blessures que des cyclistes ou des boxeurs », la plupart étant liées au genou, « comme au football ». S’il a déjà souffert d’une côte fracturée lors de son premier tournoi, il certifie qu’en sept ans de pratique, c’est « la seule ».
Ce dimanche, sur le site des fêtes médiévales de Francescas, l’équipe Pardus Bellator et la fédération régionale présenteront des démonstrations mêlant mêlées, duels et peut-être pro fights, selon la chaleur – l’armure chauffant très vite sous le soleil : « ça risque d’être impressionnant », reconnaît Thomas.
À travers ce premier événement, Francescas permet aux visiteurs de découvrir un sport à la fois ancestral et résolument moderne : le béhourd, où la force brute se conjugue avec habileté, esprit d’équipe et respect des règles les plus strictes. Une belle entrée en matière pour les passionnés d’histoire et de sensations fortes.