La communauté vivra sans Francescas
Vendredi 26 octobre 2001
Francescas a décidé de quitter la communauté de communes des Coteaux de l'Albret. Les dix communes restantes respecte ce choix, mais tiennent tout de même à apporter quelques précisions sur les raisons du litige.
Il y a une semaine, Raymond Soucaret maire de Francescas confirmait la décision prise par sa commune de claquer la porte de la communauté de communes des Coteaux de l'Albret. Le différend portant sur des questions financières.
Aujourd'hui, les maires des dix autres communes constituant la communauté, présidée par Pierre Dagras s'expliquent sur le sujet. « A ce jour, et contrairement à ce qui est dit dans l'article, le maire de Francescas ne nous a point confirmé officiellement quoi que se soit. L'argument développé pour expliquer ce départ repose notamment sur le fait que le fonds de solidarité ne pourra être appliqué que pendant dix ans (et nous en sommes déjà à la quatrième année).
Mais c'est la loi. Une loi que Monsieur le maire de Francescas connaît bien pour avoir certainement participé aux débats au Sénat lors de son adoption. Un problème que nous connaissons bien depuis le début de notre communauté de communes, un argument qui ne peut donc nous être adressé comme cause de départ de Francescas. Un autre argument est développé : les travaux de la commission des finances. Nous rappellerons les élections municipales de mars dernier, le renouvellement des Conseils Municipaux, de notre conseil de communauté
et donc de nos commissions.
Et, il est normal que les nouveaux élus comprennent les mécanismes financiers.
La commission finances a établi trois propositions, prenant en compte les décisions antérieures de 2000 (péréquation adoptée à l'époque), mais aussi proposant des solutions plus solidaires. Le départ de Francescas en début de conseil de communauté n'a pas permis à celle-ci de participer au débat et au vote. Autre argument soulevé enfin : les perspectives d'investissement au niveau intercommunal.
Il est exact que sans investissement créateur de richesses nouvelles, le développement communautaire devient aléatoire. Mais lors, une question se pose à nous tous : que faisons nous, pour que des perspectives d'investissement se créent sur le territoire de notre communauté de communes ? Nous pouvons porter témoignage de tout ce qui a été fait par quelques uns pour trouver ces fameuses perspectives. Mais il faudrait que tout le monde veuille bien "tirer" dans le même sens. Enfin, dernier argument : l'augmentation des frais de fonctionnement. Notre budget primitif 2001 y compris le budget de fonctionnement, a été voté entre autre par les représentants de Francescas. Et ceux-ci doivent se souvenir de l'impérieuse nécessité que nous nous sommes donnée de maîtriser les dépenses de fonctionnement. Nous sommes persuadés que le compte administratif 2001 au vu des résultats actuels, démontrera une baisse des dépenses de fonctionnement. Fonctionnement qui a plus ou moins profité à l'ensemble des communes, et Francescas n'a pas été la plus mal lotie » soulignait le président Dagras au nom des dix communes, citant l'ensemble des projets menés par l'intercommunalité à Francescas.
« UN CHOIX QUE L'ON RESPECTE MAIS QUE L'ON REGRETTE »
Présentée la réponse technique expliquant le différend avec Francescas, les maires des Coteaux de l'Albret, se tournent alors vers le "divorce" proprement dit. « Nous aurions aimé connaître les vraies raisons d'une telle démarche. Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage dit-on. Voudrait-on tuer notre communauté que l'on ne s'y prendrait pas autrement... voudrait-on tuer ce qui reste d'indépendance à nos petites communes rurales que l'on s'y prendrait ainsi. Auraient ainsi réussi ceux qui veulent depuis longtemps dépouiller notre pays
de ce qui lui reste de démocratie locale participative. Le chant des sirènes d'une grande communauté du Pays d'Albret est doux à plus d'une oreille. Combien pèseraient et à quoi serviraient alors nos conseils municipaux et leurs conseillers dans de telles hyperstructures.
Malgrè tout que nous comprenons tout à fait l'inquiétude du conseil municipal de Francescas née de la présentation qui lui a été faite. Mais, la fuite ou la démission n'est pas nous semble-t-il la meilleure des solutions. C'est ensemble que nous nous en sortirons et nous connaissions déjà les règles du jeu. » Et de conclure :« Francescas démission c'est son choix. Nous le regrettons, mais nous le respectons. Nous sommes trop attachés aux libertés communales pour nous y opposer.Nous voulons que cette situation ne soit pas une péripétie mais une étape dans le long cheminement de l'intercommunalité reposant sur les bases d'une relation durable, aussi exigeante que respectueuse, prenant en compte les liens financiers et fiscaux imprescriptibles, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui... Enfin, dans tout groupement, dans toute communauté, il y a toujours un maillon faible... »