23 janvier : 450 personnes aux voeux du député à Francescas
Discours des vœux – 23 janvier 2010 Auteur : Jean Dionis
Mesdames et messieurs les conseillers généraux, régionaux,
Mesdames et messieurs les maires,
Monsieur le sénateur honoraire, monsieur le maire de Francescas,
Mesdames et Messieurs les élus,
Cher Bernard,
Chers amis,
Interrogation « Jean, pourquoi tu fais tes vœux à Francescas ? ».
Vous avez été nombreux agenais, villeneuvois, marmandais à me poser cette question. Je dois d’abord vous remercier d’avoir fait le chemin jusque Francescas.
Disons le directement :
J’aime FRANCESCAS. Son canton, sa communauté de communes, j’aime ce magnifique paysage à la beauté Toscane.
J’aime Francescas, bastide gasconne.
Et puis, j’aime cet art de vivre.
Raymond SOUCARET l’a dit dans son discours et l’a assumé fièrement ici à Francescas, nous sommes fondamentalement des paysans.
Ça donne un art de vivre sympathique que je veux saluer où se mélangent une vraie tradition de basket, une tradition d’excellence gastronomique qui aujourd’hui se prolonge à la fois par des établissements de haute cuisine comme celui de M. Prabonne au relais de la Hire mais aussi au désormais fameux concours de la poule au pot qu’organise chaque année la communauté des communes et qui rassemble plus de 400 personnes.
Et puis, il y a la politique.
J’aime Francescas et il faut bien le dire, Francescas, son canton et sa communauté de communes me l’ont bien rendu. Raymond, tu l’as rappelé dans ton discours, mais je dois d’abord vous dire merci, merci pour votre soutien en 2002 alors que je n’étais vraiment pas favori, merci pour votre soutien en 2007.
Bref, si je suis député aujourd’hui, je sais que je vous le dois en partie. Alors surtout, ne changez rien.
Nous rentrons à nouveau en période électorale et Francescas est douée pour la politique. Francescas a un excellent conseiller général, Christian LUSSAGNET. Francescas a produit deux maires d’Agen, Alexis PAIN et surtout Pierre ESQUIROL.
Et enfin, Francescas a Raymond SOUCARET.
Raymond, j’ai pour toi, respect et amitiés filiaux. Le premier à avoir fait tourner mon regard vers Francescas, ce fut mon père spirituel Paul CHOLLET. Déjà l’axe Agen-Francescas était à la manœuvre en Lot-et-Garonne.
Dans les coteaux d’Albret, la fonction de maire est très spéciale car tout n’est pas écrit dans le code général des collectivités locales. A Espiens avec Guy JOFFRE, à Moncaut avec Francis MALISANI, à Montagnac avec Jean-Louis TOLOT et je pourrais passer en revue les 10 communes comme ça, mais surtout à Francescas, avec toi Raymond.
Le maire est d’abord un chef de village à l’africaine. Ici peu de choses échappent au regard perçant du maire.
Raymond a passé sa vie à rendre service, aux agriculteurs d’abord, aux habitants de Francescas ensuite, avec une idée simple « touche pas à ma commune » !
Certains se rappellent encore des « engueulos » homériques qu’il passait aux arbitres de basket quand ils avaient le tort de ne pas comprendre que le match se passait à Francescas. Jamais dans mes rêves les plus fous je n’ai imaginé pouvoir peser sur les arbitres à Armandie, j’ai tellement de choses à apprendre de toi Raymond.
Mais je veux dire aux habitants des coteaux de l’Albret qu’ils ont beaucoup de chance d’avoir des maires aussi impliqués et aussi déterminés à rendre service et à arranger les choses y compris les petites choses de la vie que ceux qui composent la « dream team » des coteaux de l’Albret
Ici en Albret, les gens ne réussissent en politique qu’après avoir rendu service encore et toujours à leurs voisins, à leurs proches. Et ce sens du service, Raymond Soucaret en a fait le sens de sa vie.
Et du service rendu jour après jour à la vie politique, il n’y a qu’un pas que Raymond a allégrement franchi en 1968.
La France était en ébullition et Francescas aussi qui se donnait un jeune maire bouillonnant d’énergie.
Dès lors, Raymond va collectionner les victoires électorales, municipales, cantonales et sénatoriales et ceci depuis 40 ans. Et comme un champion d’exception, il n’a jamais perdu. Chapeau l’artiste !
Alors, Raymond a-t-il tout gagné ? Et bien non. Il n’a jamais voulu se présenter à l’Assemblée Nationale. Bref, il lui manque un siège, celui de député, certes plus éjectable que celui de sénateur.
J’ai voulu combler ce manque d’abord pour que tu n’aies aucune envie de partir aux législatives en 2012… Tu serais capable de me battre.
Ensuite, pour t’envoyer un clin d’œil amical de l’Assemblée Nationale et pour cela je t’ai ramené un siège de l’Assemblée avec la permission de Bernard ACCOYER, son Président et je suis heureux de te l’offrir. (REMISE DU FAUTEUIL).
Plus sérieusement, je tiens aujourd’hui devant mes amis à te dire à la fois ma gratitude et à rendre hommage à ton action publique.
Finalement, de même que Paul CHOLLET a incarné pour moi le beau visage de la démocratie chrétienne dans ce qu’elle a de meilleure, tu m’apprends tous les jours le radicalisme et son exigence de vérité, d’efficacité et de tolérance. Et c’est pour cela que je suis vraiment heureux de te dire tout cela en te remettant la médaille de l’Assemblée Nationale.
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Mais il y a une autre raison à notre choix de Francescas pour nos vœux de cette année.
En effet, j’ai voulu rendre hommage à la communauté de communes des coteaux d’Albret, à sa « capitale », Francescas et à son capitaine, Francis MALISANI.
L’an dernier à Nérac, en 2009, j’avais insisté sur l’identité de l’Albret et sur l’intérêt qu’il y aurait eu à fédérer rapidement l’Albret en une seule intercommunalité.
Mais mes amis, les dés ont roulé en Albret en 2009. Il s’est joué pendant cette année le destin à moyen terme de ce territoire.
Il y a d’abord eu la volonté dont je parlais plus haut des communes des coteaux d’Albret de « vivre ensemble » fortement, solidairement leur avenir proche.
Pour en avoir souvent parlé avec Christian LUSSAGNET, Jean Louis TOLOT, Francis MALISANI, Marc de LAVENERE, il y a entre les femmes et les hommes des dix communes qui composent cette communauté une fraternité qui force le respect et qui en tout cas a bousculé tous les schémas, toutes les cartes intercommunales et toutes les stratégies politiques qui ont pu germer à la Préfecture ou à l’Hôtel St Jacques.
Et cette fraternité, cette volonté de vivre ensemble, elle rayonne, elle attire et c’est ce qui s’est passé avec les 3 nouvelles communes qui vont rentrer dans cette intercommunalité en 2010. Je veux citer et saluer les maires et les habitants de Lamontjoie, du Nomdieu et de Saint Vincent de Lamontjoie.
Rien n’était écrit. Ces trois communes sont, de fait, frontalières entre l’agenais et l’Albret. Nous pouvions plaider que la départementale 931 qui relie Condom à Agen, rattachait de manière préférentielle ces trois communes à la communauté de communes de La Plume en Brulhois.
Et bien, non !
Là encore, le désir de partager ensemble ce même art de vivre du sud de notre département a été le plus fort. Rajoutez à cela les talents diplomatiques de Francis MALISANI et de Raymond SOUCARET et vous comprendrez pourquoi Pascal BOUTAN, Christian LUSSAGNET et Monsieur DUFUST ont choisi d’amener chacune leur commune aux coteaux d’Albret.
En même temps, alors qu’il aurait fallu ouvrir les portes, tendre la main, bref continuer à construire l’unité du pays de l’Albret. Le nouveau Président de la communauté du Val d’Albret, Bernard FAUCON-LAMBERT accumulait les décisions qui divisaient plutôt que celles qui pouvaient rassembler.
A titre d’exemple, fallait-il vraiment dissoudre l’office de tourisme du pays d’Albret ? Certainement pas et c’est ce genre de décision qui a fait perdre en 2009 beaucoup de temps à l’Albret et je considère aujourd’hui, une fois encore que les dés ont roulé et que pour une séquence politique assez longue, 10 à 15 ans sans doute, il y aura trois intercommunalités en Albret : les coteaux d’Albret, le val d’Albret et le Mézinais.
Qu’il me soit permis à ce moment de mon discours de dire mon soutien au projet porté par Michel DAREON, Président de la communauté de communes du mézinais et par la grande majorité des élus de ce canton d’élargir leur communauté aux communes du canton de Montréal du Gers.
Là aussi, il y a une volonté de vivre ensemble, de créer ensemble. Et je la soutiendrai activement et je tiens à condamner la volte-face inadmissible du maire de Mézin, Christian BATAILLE qui après avoir soutenu ce projet pendant plus d’un an, s’en est désolidarisé. Là encore faisant perdre beaucoup d’opportunité et de temps au mézinais. Il faudra s’en rappeler aux cantonales en 2011 à Mézin pour donner à ce canton l’élu fédérateur et aménageur qu’il mérite.
Les dés ont roulé. Je soutiendrai donc de toutes mes forces les projets de la communauté de communes des coteaux de l’Albret. A commencer par celui de la zone économique de Calignac et le projet d’installation du semencier.
Il restera quand même à garder un œil sur le long terme. Le long terme, c’est l’unité de l’Albret et pour la préparer lentement, mais surement, le syndicat mixte du pays de l’Albret présidé par Jean Louis BRUNET puis par Gabriel CHAZALLON et aujourd’hui par Christian LUSSAGNET reste un bon outil que ce soit pour l’installation d’internet à haut débit, pour la gestion des rivières, etc.
Ce sera aussi un bon outil pour que l’Albret se pense aussi en relation et en synergie avec son voisin immédiat et naturel qu’est l’agenais.
Autant il est légitime que l’Albret développe ses propres projets, autant il doit chaque fois que c’est possible profiter de la dynamique agenaise.
Or le maire et le Président de la communauté d’agglomération agenaise que je suis est bien placé pour vous dire que les choses bougent à Agen. Les agenais, rive gauche et rive droite ensemble, communauté d’agglomération d’Agen et communauté de La Plume en Brulhois ensemble ont lancé plusieurs projets majeurs qui peuvent bénéficier directement à l’Albret.
Décider, comme nous l’avons fait, que le prolongement de l’Agropole se fera à Ste Colombe en Brulhois dans une zone de développement économique de plus de 200 hectares qui est aux portes de l’Albret, c’est une chance pour l’Albret. Et l’Albret se doit d’y prendre toute sa place.
Décider, comme nous l’avons fait, que la gare TGV d’Agen sera celle d’Agen rive gauche, située à proximité de Roquefort, de Brax et de Ste Colombe en Brulhois, c’est aussi une chance pour le désenclavement de l’Albret. Car ce choix, j’en ai l’intime conviction en entrainera d’autres, notamment celui de l’implantation de la seconde sortie autoroutière d’Agen au niveau de la porte d’Aquitaine ou celui du raccordement direct entre la 656 et la future gare Agen-rive-gauche.
A cet instant précis de mon discours, je veux dire ici en Albret qu’en faisant ce choix difficile, pas naturel d’implanter la future gare TGV en dehors de ses limites municipales, la ville d’Agen a refusé de se recroqueviller sur elle-même. Elle s’est comportée en capitale du Lot-et-Garonne au moment même d’ailleurs où le conseil général qui aurait du porter le souci de l’intérêt général lot-et-garonnais n’a pas brillé par son courage politique et par la clarté de ses prises de position.
La ville d’Agen a voulu une gare TGV accessible par tous les lot-et-garonnais et notamment par l’Albret. A l’Albret de saisir sa chance en faisant lui aussi les bons choix pour se connecter directement à la future gare TGV ainsi qu’à la zone économique de Ste Colombe en Brulhois.
Enfin un mot sur le tracé du TGV. Je suis venu il y a dix jours à Nérac devant une assemblée de 400 personnes qui m’a accueillie courtoisement mais qui était hostile expliquer ce que je crois en conscience, à savoir que le TGV passera.
Il passera parce que la nation a choisi de manière unanime de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et donc de préférer le train à l’avion et à la voiture.
Il passera parce que la nation a décidé que la connexion des deux grandes métropoles du Sud ouest, Bordeaux et Toulouse au réseau de TGV ferrovière européen était un enjeu d’intérêt national.
Alors, il ne faut pas jouer avec les angoisses, les craintes, les peines des personnes qui ont leurs maisons, leurs champs, leurs vignobles sur le tracé du futur TGV et leur raconter des histoires leur disant qu’il est encore possible d’arrêter cette marche en avant.
Il n’est pas digne de dire comme le dit Bernard FAUCON-LAMBERT ou Raymond GIRARDI, « oui à la LGV, mais non aux lignes nouvelles ». Cette espèce de démagogie n’est pas honorable.
N’ayez pas peur de la combattre.
N’ayez pas peur de dire la vérité, en conscience.
Je n’irai donc pas mêler mes pas et ma voix à ceux qui veulent s’opposer au passage du TGV en Lot-et-Garonne.
Par contre, j’ai proposé aux responsables de l’association Très Grande Vigilence en Albret de les aider sur ce qui pour moi sont les véritables enjeux de mobilisation :
Premièrement, modifier le tracé quand il doit encore l’être et je veux saluer l’action de Jean Claude GUENIN, maire de Casteljaloux qui a su le faire de manière très opportune.
Deuxièmement, défendre les intérêts des habitants de l’Albret et notamment ceux du canton de Lavardac lorsqu’il s’agira de passer d’un fuseau de 1000 mètres de large, ce qui est le cas actuellement, à une emprise finale de quelques dizaines de mètres.
Troisièmement, et enfin, de me mobilise avec les habitants concernés pour qu’ils obtiennent une juste indemnisation.
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Mais, je ne peux pas évoquer la situation en Albret sans vous parler agriculture.
Nos agriculteurs ont vécu une année 2009, TERRIBLE !
Quelle profession, à part la leur, pourrait tolérer une perte de revenus de près de 35% par rapport à 2008 ?
Alors oui, notre agriculture a plus que jamais besoin d’être soutenue.
Il faut redonner confiance à nos agriculteurs. Il faut vous redonner confiance !
Vous êtes aujourd’hui très inquiets pour l’avenir, et c’est légitime !
J’entends encore la voix des syndicalistes agricoles qui appellent de leurs vœux « des filières mieux structurées qui sauront construire un prix rémunérateur pour les agriculteurs ». Je revois aussi à Eric TOVO, Président des jeunes agriculteurs 47 qui me disait il y a peu les besoin de mesures fortes et structurantes visant à soutenir les installations, les projets ou encore les transmissions d’exploitation.
Je me rappellerai toujours le visage inquiet d’Annick Sabadini, lorsque je suis allée sur son exploitation en pleine crise laitière, et à sa dignité, lorsqu’elle nous demandait une réforme en profondeur.
Au milieu de cette tempête qui a secoué nos agriculteurs, je voudrais vous dire que Bernard DALIES et moi-même avons fait notre travail de député : question orale au Gouvernement, rendez-vous direct avec le ministre, amendements en faveur de nos agriculteurs lors du texte Grenelle I…je vous en donne ma parole au nom de nos agriculteurs, nous n’avons rien lâché en 2009 et nous ne lâcherons rien en 2010.
Nous n’avons pas besoin de nouveaux diagnostics sur l’état de l’agriculture. Le diagnostic est connu. C’est d’abord l’absence de prix rémunérateur et stable. C’est enfin, un coût de la main d’œuvre française bien trop élevé à cause des charges sociales.
Je ne vous apprends rien si je vous dis que nous produisons des tomates à 12 euros de l'heure en coût de main d'oeuvre, quand nos voisins les produisent à 7 euros, voire 6 euros. Bruno Le Maire a annoncé l’exonération à 100% de la plupart des charges patronales sur le travail occasionnel à partir du 1er janvier prochain. Pour l’emploi permanent, une réflexion sur la réduction des charges est programmée.
Alors, le débat sur la loi de modernisation agricole sera pour moi une nouvelle opportunité de vous défendre.
En demandant l’extension des exonérations de charges patronales notamment à certaines filières et je pense là aux semenciers.
En demandant enfin, l’application du coefficient multiplicateur pour lequel je me suis battu avec mon collègue sénateur Daniel SOULAGE et qui n’est toujours pas appliqué actuellement.
En demandant qu’un moratoire soit décidé sur toutes les nouvelles charges qui sont autant d’épées de Damoclès sur la tête de nos agriculteurs : règlement phytosanitaire, taxe carbone…
Enfin, en permettant à nos agriculteurs de participer à la nouvelle économie qui commence à émerger et dont le moteur sera de plus en plus, la fameuse « croissance verte ».
Et je pense notamment à celles et ceux d’entre vous qui se sont engagés courageusement dans l’équipement de leurs bâtiments agricoles de panneaux photovoltaïques et pour lesquels le gouvernement doit comprendre qu’il n’est ni raisonnable, ni juste d’appliquer une clause de rétroactivité sous prétexte d’existence d’une bulle de spéculation financière qui ne concerne en aucun cas les agriculteurs.
En tout cas, Bernard et moi en 2010, nous passerons le maillot vert !
Pas vert comme celui de nos écologistes archaïques, mais vert comme nos campagnes au printemps et vert comme l’espérance qui doit revenir chez nos agriculteurs.
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Et la France me direz-vous ?
La France a été secouée en 2009. Pour la première fois depuis longtemps, la croissance dans notre pays a été négative. Nous avons reculé de 2% et derrière ce chiffre un peu sec, ce sont des milliers d’emplois perdus, des milliers de familles en difficulté.
Vous le savez, cette crise qui n’est pas finie, est mondiale.
Dans le même temps, l’Allemagne et la Grande Bretagne reculaient de 5%.
Dans le même temps le chômage atteignait 20% en Espagne soit le double du taux français.
Et moi qui ne suis qu’un sarkosyste de la onzième heure, je rends hommage au pilotage avisé et réactif de notre nation par le Président de la République dans ces heures dangereuses. Pensez une minute où en serait notre pays s’il avait choisi en 2007 comme Présidente Ségolène ROYAL et son programme aux coûts exorbitants d’un point de vue économique.
2010 devrait marquer les débuts de la sortie de la crise. Les premiers signes économiques sont là : remontée des prix du pétrole, des matières premières, croissance à nouveau à deux chiffres en Chine et en Asie, meilleure tenue des marchés financiers.
Mais la machine sera longue à remettre en marche et 2010 ne verra pas d’amélioration sensible sur le front majeur qu’est celui de l’emploi.
Nous devrons ensemble partager les efforts, gérer au plus juste, bref, faire encore pendant cette année preuve à la fois de rigueur et de courage que ce soit au niveau de nos budgets familiaux que de nos collectivités locales.
Et alors que le monde entier bouge et évolue, plus que jamais, la France doit se moderniser et doit elle aussi évoluer. Ce sera le rôle du Parlement en 2010 de faire évoluer notre législation.
Nous aurons de nombreux textes importants à traiter cette année : crédit à la consommation, Grenelle II, taxe carbone nouvelle formule, loi de modernisation agricole, loi sur la bioéthique… mais de mon point de vue, l’année législative sera dominée par deux réformes majeures : la réforme des collectivités territoriales et celle des retraites.
La réforme des collectivités territoriale : communes, intercommunalités, pays, départements, régions, Etat, Europe. Le système bâti lors de la révolution française et qui a été rapiécé maintes et maintes fois est devenu d’une complexité et pire que cela d’une inefficacité malheureusement reconnue par tous.
Oui nous avons besoin d’une réforme des collectivités territoriales.
Oui le gouvernement a raison d’enterrer la taxe professionnelle, impôt imbécile, à bout de souffle à force d’exonérations partielles
Oui le gouvernement a raison de donner un nouveau souffle à la coopération intercommunale. Nous en avons beaucoup parlé en ce qui concerne l’Albret. Il a raison d’obliger les communes encore non mariées, les vieilles filles à enfin choisir avec qui elles feront leur vie.
Oui toujours il a raison de rapprocher conseil général et conseil régional en créant une nouvelle race d’élus, les conseillers territoriaux qui sur des cantons élargis, et il faudra être vigilants pour voir avec qui l’on marie le canton de Francescas concentreront les responsabilités de conseillers généraux et de conseillers régionaux.
Alors, comme la perfection n’est pas de ce monde, il y a bien sûr des projets qui fâchent dans le projet du Gouvernement. Je pense notamment à celui du mode de scrutin pour élire les futurs conseillers territoriaux. Le projet initial prévoit un mélange illisible de scrutin uninominal à un tour avec une dose de proportionnelle. Il va falloir que les parlementaires améliorent tout cela. Plusieurs solutions sont envisageables. Soit tout bonnement le maintien du système actuel d’un scrutin uninominal à deux tours, soit un scrutin à l’allemande où les gens disposent de deux bulletins de vote, un pour le candidat de leur choix et un autre pour le parti de leur choix.
Mais en final, pas de nostalgie. Il y a pour notre pays un enjeu majeur d’efficacité et donc de croissance à bien faire fonctionner nos collectivités. Vous le savez, vous les franciscains qui depuis maintenant 41 ans bénéficiez d’une gestion municipale de premier plan.
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2010 sera la grande année de la réforme des retraites.
Nous avons le problème immense de notre protection sociale face au défi du vieillissement.
D'abord un constat : l'impact de l'allongement de la durée de la vie
Cela fait 50 ans que nous gagnons un trimestre d'espérance de vie par an. C'est une formidable bonne nouvelle, parce que nous vivons plus longtemps et en meilleure santé.
Pour sauver notre système de retraites par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle, nous allons devoir prendre des décisions.
Les gens d'ailleurs ne s'y trompent pas : plus des trois-quarts d'entre eux se disent inquiets pour leur retraite. S’ils sont inquiets, on doit s’en occuper. On ne peut pas les laisser avec cette inquiétude.
Aujourd’hui, la pérennité du système est principalement menacée, on l'a vu, par les problèmes démographiques liés à l’allongement de la durée de la vie, au vieillissement et à la diminution de la population active.
Selon les projections de l’INSEE, de maintenant à 2040, le nombre de personnes de plus de 60 ans va augmenter de près de dix millions tandis que le nombre d’actifs baisserait d’environ un million.
C'est cet enjeu auquel nous allons devoir répondre, la pérennisation de notre système de retraites jusqu'en 2035.
Alors, n'oublions pas les inégalités sociales devant la mort : à 60 ans, les cadres peuvent actuellement espérer vivre encore 24,4 ans. À l’autre extrême, l’espérance de vie à 60 ans des ouvriers spécialisés et des employés du privé atteint aujourd’hui respectivement 18 ans et 17,4 ans.
Le choc financier sur notre système de retraite est donc inévitable : le rapport entre les effectifs retraités et les effectifs de cotisants va doubler quasiment entre 1995 et 2040, passant de 4 retraités pour 10 personnes d’âge actif actuellement, à 7 retraités pour 10 actifs.
Alors quelles seront les propositions des centristes dans ce débat ?
Il convient de tout mettre en oeuvre pour préserver cet acquis collectif qu’est le système par répartition.
Toutefois, il doit être précisé, d’ores et déjà, que seule la réforme globale de l’ensemble du dispositif permettra d’atteindre cet objectif.
La multiplicité des mesures catégorielles nuirait en effet à la cohérence de l’ensemble et laisserait l’impression, justifiée, de faire reposer l’effort collectif sur les catégories sociales les plus fragiles, socialement et professionnellement.
Il s’agit tout à la fois, de répondre aux besoins de financement et de rétablir l’égalité de nos concitoyens devant la retraite et notamment en
- confortant la solidarité entre les générations,
- assurant l’équité entre les divers régimes et la solidarité envers les plus faibles,
- rétablissant l’égalité de traitement des retraités du public et des retraités du privé
- étendant la liberté de choix des cotisants,
- responsabilisant les partenaires sociaux
Les applications concrètes de ces idées, ce serait, à mon avis :
Fixer une retraite minimale :
La solidarité nationale serait un vain mot si elle négligeait ses devoirs envers les plus faibles.
L’Etat, dont c’est le rôle premier, doit impérativement décider de la revalorisation de petites retraites : il faut d’ores et déjà fixer une retraite minimale pour tous, autour de 80/90% du SMIC net pour une carrière complète de 40 ans.
Plus largement, l’Etat doit assurer le Minimum-Vieillesse et conforter le financement du Fonds de Solidarité Vieillesse.
Refonder le système par répartition
L’actuel système de répartition par annuité génère des effets contraignants. En effet, s’agissant du régime général des salariés, le taux de liquidation n’est pas proportionnel à la durée d’assurance validée.
Un dispositif neutre et par définition plus équitable comporterait, en outre, deux avantages : il faciliterait la liberté de choix de départ à la retraite tout en assurant une juste compensation à ceux qui décident de travailler au-delà de l’âge légal qu’il n’est évidemment pas question de remettre en cause.
Il s’agit, avant tout, d’offrir à nos concitoyens la liberté de choisir l’âge de leur retraite.
Réformer le cumul emploi-retraites
Mal compris par beaucoup, ressenti comme un avantage indu, ce cumul est pourtant un impératif pour certaines professions à carrière courte comme les militaires.
Sous réserve de la prise en compte des contraintes liées à certaines professions, il convient de réfléchir à la nécessité de supprimer la possibilité de cumul total. A l’inverse, la reprise d’activité professionnelle par les retraités doit être encouragée.
Aller vers plus d'égalité entre privé et public
Cette question ne peut être éludée plus longtemps sauf à prendre le risque de diviser gravement la société française. Plus rien ne justifie les différences de traitement des salariés du privé et des salariés du public.
Hormis la prise en compte d’éléments objectifs (pénibilité, exposition aux risques), l’équité commande un rapprochement entre régime des fonctionnaires et régime général.
encourager les compléments retraites
La préservation du système par répartition, c’est-à-dire le maintien du niveau des prestations actuelles, ne saurait épuiser le sujet.
La durée de vie, au-delà du départ à la retraite s’allonge. Il faut donc imaginer des dispositifs complémentaires assurant aux retraités un supplément de revenu leur permettant de mieux profiter de leur temps libre. Parallèlement, il s’agit de garantir à tous un taux de remplacement décent.
De nombreux placements permettent déjà à l’ensemble des Français de se constituer un complément de retraite : investissement immobilier, assurance-vie, PEA…
Toutes ces propositions permettent de répondre, en partie, aux difficultés rencontrées dans le financement de nos régimes de retraites. Toutefois, ce premier réajustement, justifié par la nécessité d’assurer l’égalité de tous nos concitoyens devant la retraite, ne permet pas de satisfaire l'intégralité des besoins financiers.
Il convient donc d’utiliser d’autres leviers :
Pérenniser le fonds de réserve, créé en 1999 avec comme objectif de d’accumuler des réserves financières de l’ordre de 152 Md €, qui reversées entre 2020 et 2040 aux régimes de retraite permettront de lisser l’évolution de taux de cotisation à ces régimes.
Mener une grande politique de l’emploi dans les entreprises et dans les administrations pour que le monde du travail s’adapte à une société dans laquelle l’augmentation continue de l’espérance de vie modifie sa composition en âge. Il doit faire une bien meilleure place aux salariés âgés qui sont d’abord et surtout des salariés expérimentés ».
De ce point de vue, notre taux d’activité est loin d’être satisfaisant. Le taux d’activité des plus de cinquante ans est exceptionnellement faible.
Si la résorption des préretraites est indispensable, d’autres mesures assurant la gestion des « deuxièmes parties de carrières » permettraient de remédier à cette situation :
- la mise en place d’une retraite progressive permettant le cumul du revenu d’activité et d’une aide publique financée par les crédits actuellement affectés aux préretraites
- le développement du tutorat des jeunes retraités dans les entreprises ou les associations en direction des jeunes salariés ou en formation.
Voilà, j’ai été un peu long sur les retraites, mais c’est un sujet tellement important qu’on ne peut pas rester au niveau des grandes idées creuses et il faudra que chaque citoyen français, vous, nous, ensemble acceptions de rentrer dans ce difficile débat, de mettre les mains dans le cambouis.
Je note d’ailleurs comme François FILLON la prise de position courageuse de Martine AUBRY sur ce sujet lorsqu’elle a dit que nous ne pourrions nous en tenir à 60 ans comme âge de départ à la retraite et que nous devrions aller jusque 61 ou 62 ans.
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Aller, c’est l’heure des vœux, avec le Premier ministre, je forme le vœu que sur certains sujets, les retraites au niveau national, le TGV au niveau départemental, nous sachions dépasser les clivages politiques et construire des consensus d’intérêt général.
Un mot de politique pour finir. 2010 sera aussi une année électorale. Nous aurons les 14 et 21 mars les élections régionales. Elles seront difficiles pour notre grande famille que constitue celle de la droite républicaine et du centre. Elles seront difficiles parce que les gens souffrent à cause de la crise.
Elles seront aussi difficiles parce que la tradition démocratique française est de se servir des élections intermédiaires pour envoyer des messages d’avertissements aux gouvernements en place.
Pour bien passer l’échéance, nous devrons donc être unis au niveau de la majorité présidentielle et bon an mal an cette unité d’être en train d’être concrétisée autour de Xavier DARCOS à qui j’apporte tout le soutien des 5 fédérations Nouveau centre d’Aquitaine dont j’ai la responsabilité de la coordination.
Il faudra aussi que nous bousculions l’équipe socialiste en place en leur rappelant que l’Aquitaine de l’intérieur existe, que tout ne se fait pas sur la côte et à Bordeaux, que l’agriculture existe et qu’il est grand temps de remettre le paquet pour en refaire un atout régional.
En tout cas en ce qui me concerne, alors que j’ai ce qu’il me fait comme travail à faire pour occuper mes journées. Je n’ai pas pour habitude de m’échapper quand les combats électoraux deviennent difficiles. Je m’impliquerai donc dans cette campagne électorale et je vous invite quelle que soit votre sensibilité UMP, dans toute sa diversité, ou centriste à vous mobiliser pour la liste conduite par X. DARCOS et par Michel DIEFENBACHER en Lot-et-Garonne.
Viendront ensuite, 2011 et 2012 qui se présentent sous de meilleurs auspices pour nos couleurs. Serrer les dents en 2010 et ne rien lâcher pour gagner en 2010 si c’est possible, plus certainement en 2011 et en 2012. Voilà les combats électoraux pour lesquels je demande votre engagement.
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Il me reste à remercier fraternellement et du fonds du cœur toutes celles et ceux qui ont préparé cette journée mais j’ai promis à ma femme d’éviter la longue litanie fastidieuse des remerciements alors… il me reste à souhaiter à chacune et à chacun d’entre vous une excellente année 2010.
En arrivant à Francescas, j’ai lu des panneaux de syndicalistes agricoles qui nous parlaient en anglais et reprenaient le beau slogan des supporteurs de Liverpool : « we will never walk alone » (nous ne marcherons jamais tout seuls).
Et bien le voilà mon dernier vœu, traversons 2010 ensemble, engageons nous pour Agen, pour l’agenais, pour l’Albret, pour la France ensemble, c’est encore le chemin le plus sûr de trouver le bonheur.
Très bonne année à chacune et à chacun d’entre vous.