Nérac. 22 gendarmes pour assurer la sécurité de 26 000 habitants

Publié le 09/04/2013

Combien de crimes et de délits ont-ils été commis durant l'année 2012 sur le territoire de la communauté de brigades de Nérac, qui regroupe les quatre cantons de Lavardac,Mézin, Francescas et, donc, de la ville sous-préfecture… et combien d'hommes et de femmes sont-ils là pour, à défaut de pouvoir toujours les prévenir, en tout cas en dissuader les éventuels auteurs ? Questions essentielles qui intéressent près de 26 000 habitants et dont les réponses ont été hier apportées par le chef d'escadron Stéphane Balutet, commandant la compagnie de gendarmerie de Nérac et le capitaine Pierre Noël, à la tête de cette communauté de brigades, à l'occasion de la réunion à laquelle étaient conviés les élus du secteur.

L'histoire d'un Belge…

De fait, ils sont 22 militaires («N'appelez pas la police !», s'amusa un membre de l'assistance), bientôt 23, à être répartis sur les trois brigades qui couvrent les quatre cantons, celle de Francescas, doit-on le rappeler aux riverains concernés, ayant été rayée de la carte. Un nombre en sensible diminution quand on sait qu'aujourd'hui 12 hommes (ou femmes) sont en capacité d'intervenir chaque jour, contre 17 en 2008…

Des militaires qui ont procédé en 2012 à quelque 1 130 interventions et ont traité 758 actes de délinquance, dont 33 % ont été élucidés. 33 % seulement ?... Ce modeste taux trouve sa cause, ont expliqué les officiers néracais, par le fait que tous ces actes déclarés n'ont pas été commis sur le territoire. Le commandant Balutet en a donné un exemple qui prêta à sourire. L'histoire d'un Belge qui s'était fait voler son portefeuille à la gare de Montparnasse, à Paris, et qui a porté plainte à Nérac, où il avait probablement un pied à terre. «Il y avait peu de chances que l'on résolve cette affaire», lâcha l'officier de gendarmerie d'un air entendu. Dans un tout autre registre, les escroqueries par internet, de plus en plus nombreuses, ont aussi été relevées.
Quand les gendarmes font du «social»

Mais que l'on ne se méprenne, tous les délits commis ici ne sont pas que le fait d'étrangers au pays. La délinquance de proximité, avec les atteintes aux biens et les violences aux personnes, inquiète. «80 % de ces violences se produisent dans la sphère familiale, souligne le chef d'escadron. Et là, nous faisons ce que nous pouvons, n'avons pas la solution pérenne. Nous nous trouvons dans des situations qui ressortent du social. Nous éteignons l'incendie, mais aurions besoin d'aide alors que la nuit, le week-end, il n'y a pas grand monde à nos côtés pour nous accompagner».

Ce ne sont effectivement pas une augmentation des effectifs de gendarmerie , ni une multiplication des rondes qui empêcheront un homme de battre sa femme, ou l'inverse…
«Les stupéfiants ? On n'est pas épargnés, même en milieu rural, ça pousse… ici la terre est bonne !»

Alors que l'on a déploré 3 morts sur les routes en 2012 (pour 11 accidents et 10 blessés), 60 infractions relevées ont concerné les conduites avec un taux d'alcoolémie positive, un chiffre stable par rapport à 2012, et 17 prises de stupéfiants. On n'en avait constaté que 3 l'an passé. «Sur ce dernier point, on n'en est qu'au début du volet répressif», a relevé le commandant Balutet, qui a rappelé le coût d'une analyse (250 €, alors que pour un test d'alcoolémie, il n'en coûte rien). «Le milieu rural n'est pas épargné. Ici aussi, ça pousse. La terre est bonne !». Le capitaine Noël ajoutant que «les contrevenants n'étaient pas forcément issus de la population autochtone… et que ce ne sont pas que des jeunes».