Le canon de 155 du « poilu de 14-18 »
Le canon de 155 du « poilu de 14-18 », de Georges Planté, qui coule les jours paisibles de la retraite dans le bourg de Francescas, chef-lieu de canton lot-et-garonnais, aime conter les souvenirs qu'il revit de proche en proche.
Conscrit de la classe 1911 , armurier au 14e d'infanterie de Toulouse, il fut transféré en Champagne à la déclaration de guerre de la « der des der ».
Ingénieux, habile de ses mains, il eut alors l'idée de réaliser un canon de 155 du genre Rimailho (officier et ingénieur français qui mit au point le frein du canon de 75 et conçut un matériel d'artillerie lourde à tir rapide) .
Miniaturisé, ça va de soi. L'artisan se mit à l'ouvrage, utilisant pour matériau l'acier
d'un fusil pris à l'ennemi. Maniant une scie à métaux, des limes, des filières et autres tarauds constituant un ou tillage de fortune, il fit preuve d'une infinie patience. Songez que son canon -- échelle 1/10* -- n'excède pas quarante-cinq centimètres de long bien que pesant plus de cin q kilos.
Le canon, dont les supports sont fabriqués avec des armatures de caisses à munitions, est manoeuvré au moyen d'une crémaillère qui détermine la hausse et le réglage du tir. D'entre toutes les miniatures qu'il a ainsi façonnées, la « petite merveille » du front est sans
doute celle qui lui est la plus chère.
D'autres, cependant, lui valurent nombre de médailles lors de concours à Paris.
Pacifiques, ces dernières créations de l'armurier du 14e et de Francescas,
puisque ce sont des pressoirs et fouloirs à vendanges.