De nouvelles analyses
Publié le 28/06/2000 (La Dépêche)
A l'aube d'une saison estivale propice aux accidents du genre, la justice fait montre de sa diligence en annonçant la fermeture de l'enquête sur la pollution dont fut victime la Baïse le 27 août dernier.
Quatre ans après une première catastrophe du genre, le 27 août dernier, une nouvelle pollution frappait la Baïse. Difficile à déterminer dans un premier temps, la cause du sinistre semblait alors trouver sa source entre la frontière gersoise et Moncrabeau. A l'issue d'une enquête dirigée par la brigade de gendarmerie de Francescas, le dossier a été communiqué à la fin du mois de mai au parquet d'Agen. Une chocolaterie condomoise, reconnue comme produisant des effluents pollueurs pour la rivière, pourrait voir son dirigeant, Didier Cruvelier, mis en examen dans cette affaire et renvoyé devant le tribunal correctionnel à la fin de l'année.
1,6 tonnes de poissons morts
C'est de manière quasiment fortuite, à l'occasion du dépannage d'un bateau de plaisance, stoppé par un tronc, que les sapeurs pompiers de Moncrabeau se sont rendus compte de la catastrophe qui ravagea la faune de la Baïse à la fin de l'été dernier. Durant trois jours, les sapeurs pompiers locaux débarrassèrent la rivière de plus de 1,6 tonnes de poissons morts. Les examens effectués à l'époque firent état d'une chute importante du taux d'oxygénation du cours d'eau. Certes récurrente en été, la baisse de l'oxygénation de l'eau (due à la chaleur et à la baisse de courant) se révélait alors suffisamment importante pour dénoncer en outre une pollution accidentelle. La brigade de gendarmerie de
Neuf mois d'enquête
Francescas a effectué durant de nombreux mois des visites auprès des entreprises de la zone d'activité de Condom dont semblait provenir la pollution. De nature agro-alimentaire, les effluents ont ainsi mis sur la sellette de nombreuses entreprises, dont les Maîtres Chocolatiers Occitans, dirigé par Didier Cuvelier. Si aucune preuve n'a pu être apportée au dossier, quant à la part de responsabilité de la chocolaterie, celle-ci semblerait produire des effluents polluants bien au delà du taux pour lequel elle est taxée.
L'affaire est désormais entre les mains de la justice, qui a souhaité faire acte de célérité à l'approche de la saison estivale, alors que l'opinion publique se révèle très sensibilisée aux problèmes de pollution. De nouvelles analyses pourraient être diligentées par le parquet agenais. En attendant de se satisfaire du dénouement rapide de cette douloureuse énigme, les pêcheurs du Néracais entendent prendre connaissance plus avant du dossier de l'enquête de gendarmerie, transmis à leur présidence départementale, pour faire leurs premiers commentaires.
De son côté, dans une affaire qui a longtemps ramené dos à dos les deux départements du Gers et du Lot et garonne, Didier Cuvelier dément formellement l'accusation qui lui est portée, faisant état d'une activité « particulièrement réduite » de sa société à l'époque de l'apparition de la pollution.