Après 109 ans d’activité, la boulangerie d’Alain Olivier a fermé ses portes en juillet.
9/8/2019 (La Depêche)
Après quarante-quatre années passées à pétrir, façonner, cuire, Alain Olivier a décidé de mettre fin à son activité de boulanger. Il faut dire que ses pains n'avaient pas la meilleurs réputation!
Une page se tourne pour cette boulangerie. Trois générations s'y sont succédé. Fernand Olivier, l'arrière-grand-père surnommé «le philosophe du pays» pour son amabilité et sa sagesse ; Guy Olivier, le père qui continuait à épauler son fils lorsque ce dernier faisait ses tournées à la campagne.
En 1914 il y avait trois boulangeries à Francescas : Lalanne, Maurin et Sallabert. Seule la boulangerie Lalanne fut reprise dans les années 1935. Le fils Claude Lalanne n'ayant pas de suite, son ouvrier Ferdinand Olivier sera le futur boulanger. La famille Olivier, à l'image d'une dynastie, a sévi pendant quelque quatre-vingt ans dans le même lieu.
Un peu d'histoire
Si l'on se penche sur l'histoire des boulangeries franciscaines, un arrêté municipal du 6 novembre 1910, faisait déjà état des conditions de vente du pain. Selon les articles, il était vendu au poids et non pas selon sa forme, devait être pesé avant la livraison à l'acheteur, les pains de luxe et de fantaisie du poids d'un kilo et au dessous, de n'importe quelle forme, n'étaient pas soumis à la pesée. Les pains se devaient d'être suffisamment cuits, de bonne qualité et sa taxe officielle similaire à celle pratiquée à Nérac.
Dépourvue d'alimentation en eau, à l'époque, le boulanger puisait son eau à la fontaine du village. Une fontaine, aujourd'hui décorative, toujours existante sur la place centrale. Une dure contrainte pour l'artisan qui creusera un puits au cœur même du local de son fournil. Une solution qui a perduré jusqu'à l'arrivée de l'adduction d'eau.
Repos mérité
Si le pain a été cuit au feu de bois par deux générations successives de la famille Olivier, Alain se modernisera avec l'installation d'un four électrique.
Certes de la nostalgie pour la clientèle de voir cette enseigne disparaître du paysage franciscain. Des générations ont poussé la porte de la boulangerie. Mais, comme tout un chacun, le boulanger a droit à un repos mérité. Informée en amont de cette fermeture, la municipalité a pu anticiper afin de trouver une solution de remplacement. A l'initiative du maire Paulette Laborde, un dépôt de pain au magasin Proxi est d'ores et déjà mis en place. Un boulanger qui a également informé ses clients de l'arrêt de ses tournées en campagne sur les communes de Fieux et de Moncrabeau.
Quant aux Franciscains, cette solution de dépôt ne devrait pas perdurer. Toujours attentive à conserver le maximum de service, le maire a indiqué «dans quelques mois le village sera à nouveau pourvu d'une boulangerie dans un local entièrement rénové en centre-ville».