Coronavirus : à Francescas, une dernière sortie au village avant le confinement
Publié le 17/03/2020 (La Dépêche)
Même à Francescas, les habitants se sont pressés à l'épicerie avant le début du confinement.
Francescas, petite bastide de l'Albret en lisière du Gers. À midi, les 700 habitants devaient se confiner, comme partout en France, pour freiner l'épidémie de Covid-19. Quelques heures auparavant, les Franciscains déambulaient encore dans les rues, notamment pour des courses de dernière minute...
À midi, les 700 habitants devaient se confiner, comme partout en France, pour freiner l'épidémie de Covid-19. Quelques heures auparavant, les Franciscains déambulaient encore dans les rues, notamment pour des courses de dernière minute...
Un mardi matin presque ordinaire. À Francescas, le poissonnier s'est installé sur la place du Centre, comme toutes les semaines. Les habitants vont et viennent entre l'épicerie, la boulangerie et la pharmacie. Mais l'affluence est bien plus importante qu'à l'accoutumée. Ils sont quelques-uns à se balader masque sur le visage et les mains gantées. Les discussions se font avec le mètre de distance, désormais obligatoire.
À la station essence, qui fait office d'épicerie, la valse des clients est soutenue. "On a plus de monde que d'habitude" confient Fred et Aurélie, les gérants de ce multiservices. "Les gens sont compréhensifs et respectent les consignes. Par précaution, nous avons mis des masques et des gants. Nous restons à la caisse, en contact permanent avec les clients." Ici, pas de problème de stocks, les gens ne se ruent pas sur les produits de première nécessité.
Même affluence accrue devant la pharmacie. Les patients habituels viennent chercher leur traitement. "On ne sait pas trop quoi faire, je n'étais pas au courant que les ordonnances étaient renouvelables" raconte Annie, postée sous les arcades en attendant de pouvoir rentrer dans l'officine. "Le président n'a pas été assez précis sur les mesures. Est-ce que je peux sortir me balader ? A priori oui mais avec une attestation ? C'est compliqué. On va voir comment ça va se passer". Devant la boulangerie, là encore la file d'attente s'allonge. Un écriteau sur la porte d'entrée indique qu'il ne peut y avoir plus de deux personnes à l'intérieur du commerce. Entre les clients, la "distanciation sociale" est en bien évidemment respectée. "Les gens s'organisent d'eux-mêmes" se félicite la maire de Francescas Paulette Laborde, attentive à la situation. "Dans l'ensemble ça se passe très bien. Nous avons fermé l'agence postale, tout comme le secrétariat de mairie. Nous recevrons uniquement sur rendez-vous pour les cas urgents."
L'édile garde un œil attentif sur les personnes âgées. "J'appelle les aînés pour prendre de leurs nouvelles, savoir s'il faut leur apporter des attestions de déplacement." Quant à l'Ehpad de Francescas, il a fermé ses portes depuis plus d'une semaine. "Ils sont très bien organisés. Ils ont mis un sas pour filtrer l'entrée des personnes extérieures à la maison de retraite." Malgré l'ambiance pesante, la maire de Francescas reste optimiste. "On n'a jamais connu ça, il faut écouter les spécialistes et être attentif ». Elle surveille de près les artisans, les entreprises installées sur le village. "C'est compliqué pour eux. Je discutais avec un producteur de fraises qui était très inquiet pour les semaines à venir."
Si l'inquiétude était palpable devant certains commerces, pour une majorité, on prend la situation avec philosophie. Devant la mairie, les passants gardent le sourire : "Y'a plus qu'à attendre, le printemps va arriver."