« Si ça matche, c’est agréable » :
au bal musette, les taxi-danseurs, cavaliers pour dames non accompagnées
Publié le 29/09/2023
À Francescas, en Lot-et-Garonne, l’association Fa Si La Cordéon fait venir, à l’occasion d’un bal musette mensuel, des taxis-danseurs bénévoles, chargés de faire danser les dames non accompagnées.
Premières notes d’accordéon, premiers pas sur la piste. Les duos virevoltent, tout sourire. À quelques mètres du parquet, en dépit d’une mise en plis impeccable, d’un maquillage soigné et d’une robe parfaitement repassée, Colette, Rose, Marie, Jackie sont assises. Elles soupirent. « Nous n’avons pas de cavalier pour danser ». Elles guettent, attendent qu'on leur propose une valse, un paso-doble, un tango, un rock… « Parfois, j’emprunte le mari de mes copines. Elles sont compréhensives », sourit Jackie, venue d’Agen. Mais « l’emprunt » n’est pas toujours aisé… « Encore faut-il que les compagnes acceptent. Moi, il m’est arrivé de partir en plein milieu d’après-midi, faute de partenaire », regrette Rose. « Et j’ai l’impression qu’il y a moins d’hommes qu’avant. »
Veuves, célibataires ; la solitude rattrape ces âmes en peine jusque sur la piste de danse. L’association Fa Si La Cordéon, organisatrice de ces bals musette, a souhaité, au mois de mai dernier, y remédier en faisant appel à des taxis-danseurs, des cavaliers à « louer » le temps d’une mazurka, d’une polka. « Michel Cabot (aujourd’hui décédé, NDLR) a relancé l’association l’année dernière, et a eu cette superbe idée », relate Sylvain Varao, le président de Fa Si La Cordéon.