L'esprit de Noël n'existe pas sans le sapin!
Publié le 22.12.24
Francescas n'a pas réussi de décorer ses rues et ses maisons avec des petits arbres de Noël.
Même l’église est dépourvue de cette décoration chrétienne. Fait unique depuis si longtemps!
Pourquoi?
Les ruelles de Francescas semblent abandonnées, vides et sans couleurs. Les yeux des enfants et des habitants cherchent en vain les couleurs vives des fêtes, le vert des branches de sapin, l'argent et l'or des décorations de Noël.
Le gris domine, cette couleur invisible de l'usure quotidienne qui n'accapare pas les émotions de l'observateur, ne crée pas de lien avec Noël, n'intègre pas l'homme dans la vie de la communauté. La banalité a pris le dessus, elle va créer nos souvenirs de ces jours.
L’usage de branchage, toujours vert, pour décorer les maisons, lors des célébrations hivernales, remonte à des temps très anciens. C’est au VIIe siècle que cet usage païen fut intégré aux fêtes chrétiennes.
Au 11e siècle, on présentait des scènes appelées, Mystères, dont celle du Paradis, fort populaire durant l’Avent. Garni de pommes rouges, un sapin symbolisait alors l’arbre du Paradis.
En Europe, les premières traces écrites, d’une décoration d’arbres de Noël, remonte à 1510 en Lettonie, où une guilde de marchands a décoré un arbre de fleurs séchées, de rubans … avant de le faire brûler solennellement sur la place du village.
Dès le Moyen-Âge, l’idée se répand d’utiliser des branches de sapins à Noël pour décorer les maisons à Noël.
Cet arbre, très présent dans le Rhin Supérieur (Alsace et Forêt-Noire) est un véritable symbole de résistance, lorsque les autres arbres perdent leurs feuilles à l’automne et que les nuits s’allongent.
1521. Le comptable de la ville de Sélestat en Alsace prend sa plume et inscrit dans le livre des comptes de la ville une mention qui restera dans l’Histoire. Il fait état d’une dépense de 4 schillings pour rémunérer les gardes forestiers, chargés de surveiller les sapins de la forêt communale. Il ajoute que les habitants de la ville pourront prélever gratuitement un sapin, afin de le décorer « comme cela se pratique depuis des temps immémoriaux… ».
"Et en 1600, Balthazar Beck, maître de cérémonie de l’Hôtel de ville de Sélestat, parle de la façon dont ont été décorés les sapins. Il explique qu'on le décorait avec des hosties et des pommes", explique Cyril Leclerc.
Petit à petit, la tradition prend de l’ampleur, au point que des sapins entiers sont installés sur les places de villages. Plus tard, les habitants coupent non plus de simples branches, mais de jeunes sapins pour venir arborer leurs maisons, ce qui posera problème puisque les villes feront face à un nombre croissant de découpe sauvage en pleine forêt.
Cet usage se développa surtout chez les protestants, à l’époque de la réforme. Ces derniers ne voulaient pas représenter la nativité comme les catholiques par une crèche. Progressivement, cette tradition s’est répandue dans l’Europe protestante, en Allemagne et en Scandinavie.
En France, l’arbre de Noël fut introduit à Versailles, en 1738, par Marie Leszcynska, femme de Louis XV, d’origine polonaise. En Grande-Bretagne, l’époux de la Reine Victoria, le Prince Albert, d’origine allemande, fit dresser un sapin de Noël au château de Windsor en 1841. De la cour, la mode du sapin de Noël se répandit rapidement dans la bourgeoisie, puis chez les gens du peuple.