Francescas - village millenaire

Quelques photos historiques

Francescas trouve sa source à l'époque des mérovingiens (IVe et VIIIe siècle), un peuple des francs saliens, un nom également très repondu sous le reigne de Charlemagne (768–814), empereur des Francs. Le mot "Francs" est à la base de Francescas, Franciscano en latin.

D'ou vient le nom Francescas?
Franciscano (de — ), Francisca*, Francescas (Franciscano - venant des Francs)
Francescas est un territoire franc ('escas' correspond en gros à hectare) - donc terre des Francs.


Il y avait un site à tegulae, une tuilerie romaine, (An 52 av. J.-C. - an 412) entre Francescas et Naton à 1.5km sur la D 112 de Francescas, (Fond Jerebzoff, Arch. Dép. Lot-et-Garonne 66J6) qui utilisé la route Peyrigno (appellé Tanefreza au Moyen-Age) comme accès de transport. Peyrigno (route romaine) est le nom de la route qui va de Lectoure à Nérac en passant par Ligardes et Francescas. (Contes et Proverbes Populaires- recueillis en Armagnac par M. Jean-François Bladé 1867)
Sous le même nom de Tanefreza, on a même trouvé ledit chemin à l'est vers Francescas.
A Francescas, un monastère de l'ordre des bénédictains était au centre des premières habitations. Au lieu dit 'Chartreux' à Francescas?

1013: La seigneurie de Francescas fût donnée à l'abbaye Saint-Pierre de Condom par Hugues de Gascogne, Evêque d'Agen et Duc héréditaire de Gascogne. Puisque Condom n'était pas encore érigée en évêché, ce sont en conséquence les abbés, qui sont Seigneurs de Francescas. Il existe donc à cette date une église dans l'aglomération et des terres cultivées, qui en dependent.
Probablement Francescas était, comme bien d'autres habitations, d'abord une sauveté. Fonder une sauveté, c'était, pour le ou les seigneurs fondateurs, délimiter le territoire protégé et attribuer au nombre prévu de colons auntant de parcelle, les casals, égaux en superficie, où édifier leirs maisons, avec une terre arable, chargée d'un agrier, pour une redevance en natur. Aussi l'église garantit la protection, par la croix, de ses propres habitants et le droit d'asile pour les passants, même bandits. Le refuge représenté par la sauveté fut intouchable.

En 1014, une Bulle de Grégoire VII mentionne: Il y a un autre déclaré, habituellement appelé Notre Dame de Francescas, notre sujet avec tous les accessoires

Sites defensifs et sites fortifiés au Moyen Age à Baqué - le castrum de Francescas
Motte avec basse-cour à Baqué (motte basse-cour) - Initialement, la basse-cour ou bayle, belle, baile, du latin bacula (palissade), était la zone enceinte par une fortification castrale ou cette enceinte elle-même. Les premiers châteaux forts médiévaux étaient constitués sur le modèle « motte et basse cour » ou motte castrale. Il y avait donc une fortification à Francescas.

Les premières mottes sont apparues au IXe siècle.
La motte féodale comprenait :
– la butte de terre également appelée motte
– les fossés
– la basse-cour *
- la tour de bois ou donjon.

Réf: Marcadal Y., Tumuli et refuges du Néracais, Revue de Nérac, 2ème année, n° 7. - Fabre G., Les civilisations protohistoriques de l'Aquitaine, 1952, éd. Picard, p. Cl. - Die/. archéol. Gaule, I, p. 414. (1841) - Sites défensifs et sites fortifiés au Moyen Age entre Loire et Pyrénées; Actes du premier colloque Aquitania, Limoges, 20-22 mai 1987

motte castrale basse-cours à Baqué
Reconstitution hypothétique de la motte basse cours à Baqué - Francescas



1211: il y avait un prieur à Francescas et par conséquence un monastère. Au lieu-dit 'Chartreux' à Francescas, entre la route de Fieux et Ligardes ?
L' église de Prayssas n'était pourtant pas rattachée à un important prieuré comme à Mézin ou à Francescas.
Francescas (Francum Claustrum), autre monastère dont le nom atteste le droit d'asile !
Francescas n'était donc pas une bastide, mais un bourg prieuré!

Le monastère et l'abbé de Condom étaient seigneurs de Francescas au XIIIe siècle. Ils reconnurent en conséquence, le 16 novembre 1286, tenir en fief d'Edouard Ier, roi d'Angleterre, duc de Guienne, seigneur d'Agenais, le château, la juridiction et la terre de Francescas, avec leurs appartenances.
Géraud de Madirac, chevalier, réconnaît le 14 novembre 1286, tenir du même roi d'Angleterre, seigneur d'Agenais, toutes les terres et vignes qu'il possède dans la juridiction de Francescas (in honore de Francescas), et devoir pour cela un servant d'armes à pied, lorsque l'ensemble de l'armée d'Agenais marche.

Raymond de Fraulenx (ou de Baulens), habitant de Francescas, reconnaît tenir du même roi Edouard, tout l'affarium ou bien donné en franchise appelé del Giestar, situé clans l'honneur et le district de Francescas. II déclare devoir pour cela un servant d'armes à pied, lorsque les nobles et les autres du pays se réunissent en armée.

Messire Bertrand de Somont, chevalier, reconnaît le même jour 14 novembre 1286, tout ce qu'il possède dans l'honneur de Francescas, et déclare devoir fournir pour cela un servant d'armes, avec le seigneur de Saint-Barthélemi de Trillan. Il axcepte de sa reconnaissance au roi d'Angleterre, ce qu'il tient, dans ledit lieu de Francescas, de messire Guillaume-Raymond de Pins, au nom de dame Vianne, sa défunte épouse et le serment de fidélité.
Il résulte de la reconnaissance consentie par l'abbé de Condom, qu'en l'année 1286, cet abbé et son abbaye possédaient le château, la juridiction et la terre de Francescas, qu'ils en étaient par conséquent seigneurs hauts justiciers. Que s'était-il passé depuis cette époque ? Comment et à quelle époque les abbés de Condom, devenus évêques en 1317, avaient-ils perdu la seigneurie et la justice de Francescas ? Nous l'ignorons. Ce qu'il y a de certain, c'est que Francescas était une ville royale.
En effet, un certificat donné à Nérac le 21 juin 1767, est ainsi formulé :
« Nous François de Capot Feuillide, conseiller et avocat et avocat du Roy au siége présidial et sénéchal de Nérac, et de plus, exerçant par moitié au siège de la ville et juridiction de Francescas, pour la dame de Narbonne Pelet, marquise de Pouy, comtesse de Lasserre,seigneuresse haute, moyenne et basse justiciaire en paréage avec le roi dudit lieu de Francescas, certifions.... »


1790: La juridiction royale s'est éteinte avec la proclamation de la République le 17. Janvier 1790. La France est alors divisé en 83 départements:
Lors de la division, en 1791, de la France en départements, districts, cantons, et communes, on attribua au district de Nérac, les cantons de Francescas, de Montcrabeau et de Lamontjoye. Les districts furent supprimés par la constitution de l'art. IV, et tout le département de Lot et Garonne devint justiciable d'un tribunal unique établi dans la ville d Agen.
Le canton de Francescas a un bureau de l'enregistrement et des domaines, un bureau de la poste aux lettres qui dessert tout le canton, un commissaire de police, une brigade de gendarmerie â pied et deux perceptions, dont l'une établie à Francescas pour les communes de Fieux, de Francescas, de Lasserre et de Montcrabeau.
En ce qui concerne le culte, il ya une cure, dix succursales et neuf annexes ou chapelles; ce sont: Francescas, cure, avec une annexe à Saint-Ourens; Artigues, succursale avec une annexe à Marcadis; Beaulens, succursale; Saint-Cirice, succursale, avec une annexe à Gardère; Fieux, succursale; Lahitte, succursale, avec une annexe à Pouy-sur-l'Osse; Lamontjoye, succursale avec une annexe à Laplagne; Lasserre, succursale; Montcrabeau, succursale; le Nomdieu, avec une annexe à Poussac et une autre à Bonnefon; Saint- Vincent succursale avec une annexe à Saint Lary. Les protestants ont à Garlies, commune do Fieux, un temple, qui appartient à l église consistoriale de Nérac.
Ce même canton compte sept instituteurs primaire communaux. Des sœurs de Saint-Anne tiennent à Francescas une écolo primaire pour les jeunes filles.
Francescas quitte définitivement l'influence de Condom, le village dépend administrativement de Nérac, alors que jusqu'à cette date il n'avait que des relations épisodiques avec cette ville, qui n'a jamais eu une entité religieuse définie. Le village dépendra d'une juridiction à moitie au Nord de Garonne, alors que jusqu'à là, Francescas était au Sud entièrement Gascons. Avec la disparition de la juridiction, la zone d'influence se trouve très réduite.
Francescas entre dans le 19ième siècle sans avoir souffert pendant cette période de grands changements. Une commune, qui n'a comme source historique que les archives départementale du Lot & Garonne à partir de cette date, et quelques cahiers de délibérations du Conseil Municipal de Francescas.

En 1800, la superficie et les limites de ladite commune sont semble-t-il correspondantes aux limites actuelles, les communes limitrophes n'ayant pas changé depuis les origines. Quant à la population, on peut l'estimer entre 1300 et 1500 habitants.
Constatation assez étonnante, la commune est partagée en deux:
Francescas du levant et Francescas du couchant, séparées vraisemblablement par la route de Moncaut à Condom (Fieux-Moncrabeau), qui à cette époque encore n'était qu'un chemin.
Il y a deux Conseils Municipaux distincts, se réunissant en même temps, mais délibérant séparément en signant ensemble le registre.
Cette originalité laisse supposer un effort de synthèse enorme, ou la domination d'un Conseil Municipal ou de l'autre.

Cette situation, propre au département du Lot-et-Garonne, ne se trouve plus sur le recensement de 1821.
1803-1811: En suivant une à une toutes les délibérations des Conseils Municipaux de ces huit premières années de la vie communale , on peut avoir une idée de l'évolution des préoccupations des Franciscains.
Le problème de l'octroi, qui n'est jamais résolu. L'eau qui reste un sujet d'attention permanente. L'entretien des bâtiments, le manque évident des ressources sont des soucis réels de ces citoyens, qui goûtent à la liberté.
Ces citoyens, qui sont nés libres et égaux en droit selon la formule, comme partout en France, se rendent compte, qu'il y a entre la réalité et les déclarations, quelques différences qu'il convient d'adapter.
On peut penser que ces responsables, qu'ils soient élus ou désignés, ont dûs conserver le bien du public et le soucis du bien de toute la population. Ceci pour que vive Francescas et que ses habitants puissent suivre l'évolution et les progrès, qui vont se manifester bientôt et de plus en plus vite.
Mars 1810: La commune de Francescas est autorisée à s'imposer extraordinairement, en centimes additionnels à ses contributions directes, la somme de 1 196 Francs, par moitié en deux années, pour être employée aux réparations de l'église, du clocher, du presbytère et des murs du cimetière.

La superficie du canton de Francescas, d'après le cadastre dressé en 1812 est de 13,813 hectares 77 ares 82 centiares.
Quant à la population, elle en était lors du recensement fait en 1851 de 6,699 habitants. Mais celui de 1861 ne l'a élevée qu'à 6,382 dont 3,220 du sexe masculin et 3,153 du sexe féminin,tous catholiques à l exception de 135 protestants, et sur, lesquels il y a 1,102 habitants de populations agglomérée. Diminution de 317 habitants sur la totalité.

La superficie de la commune de Francescas d'après le cadastre dressé en 1842 est de 2,122 hectares 92 arcs, 01 centiare dont 1,440 hect. 41 a 74 c., en terres et joalles; 173 hect 21 a 55 c. en prés; 239 hect 17a 20 c. en vignes; 132 hect 04 ares 08 c. en bois; 40 hect 48 a 20 c. en pâtures; 9 hect 05 a en friches; 10 hect 04 a 40 c. en jardins; 7 hect 7 a 40 c. en superficie de bâtiments; 44 a en églises et cimetières; 51 hect 02 a 72 c. en chemins et places publiques; 3 hect 32 a 02 c. en et jardin du presbytère.
D'après le recensement opéré en 1851, la population de la commune de Francescas s'élevait à 1148 habitants. Celui de 1801 ne l'a porté qu'à 1112, dont du sexe masculin et 557 du sexe féminin, tous catholiques sauf 13 protestants, et dont 404 habitants population agglomérée. Dimiaution sur la totalité 30 habitants.

1860: La démolition des derniers vestiges du mur d'enceinte date de cette année.

Au début du XXe siècle, la vie de village se confondait étroitement avec celle de la campagne environnante.
Outre les artisans ou les commercants, une partie des habitants étaient des agriculteurs modestes et des ouvriers agricoles. De ce fait, on trouvait, donnant dans les rues et ruelles ou sur des places, des étables, des écuries, des poulaillers et également des loges à porcs, appelées communément courtils.
Il ne faut pas oublier que chaque exploitations se devrait d'avoir son attelage de bovins pour le travail de la terre. De même, les artisans possédaient chacun un champ et - ou - une vigne dans les environs.
Les places du village, herbeuses l'été et boueuses l'hiver, servaient, au cours de la journée, de basse-cour à de nombreux volatiles. Des canards pataugaient dans l'eau bourbeuse des cannivaux, ou bien allaient s'ébattre dans les mares avoisinantes (les gardoles), dans un grand bruit d'ailes battantes et de "coins..coins" sonores. Les grenouilles qui peuplaient ces lieux s'empressaient alors de se refugier au plus profond.
Les rues, notament la Grande Rue, devenaient en hiver ou par temps pluvieux des cloaques nécessitant parfois l'usage des couloirs de circulation à bases de planches surélevées. Les robes des dames, à cette époque, balayaient encore le sol.
Les moyens de communication n'étaient guère nombreux: d'abord le charreton, voiture à cheval à un essieu, puis le train. dix sous pour Condom et dix pour Nérac à parir de la gare de Lasserre.

1922: Un mouvement d'occupation du sol par les immigrants est manifeste au début des années 1920, et parmi eux les Italiens venus en masse dans le Sud-Ouest vont rapidement accaparer l'attention des défenseurs de "la terre française au Français". Déjà à la suite d'une communication du ministre de l'Agriculture, à propos de l'achat par 1500 familles italiennes de propriétés d'une valeur de 10 millions de francs et du rôle de la Banque de Bergame en la matière, le préfet du Lot-et-Garonne confirme au ministre de l'Intérieure l'installation d'un assez grand nombre de famille depuis 1922. L'immigraion est particulièrement intense, selon ses termes, dans l'arrondissement de Nérac. A Nérac même, 1/7 des terres sont officiellement dans les mains italiennes comme à Francescas et Moncrabeau. Il semblerait que ces vastes opérations foncières aient été conduites par un sénateur, grand banqieur, le marquis Della Torre.

Ici vous trouvez le récit complèt de l'histoire de Francescas