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la faim

La famine

À partir des années 1330 environ, la Gascogne est directement touchée par ce qu’il est courant d’appeler les « crises52 » de la fin du Moyen Âge. D’un point de vue militaire, elles se caractérisent par la guerre de Cent Ans, mais aussi par le conflit qui oppose le comte d’Armagnac au comte de Foix-Béarn. À ces affrontements s’ajoutent plusieurs épisodes de pestes et de famines qui contribuent à une baisse notable de la population et un ralentissement généralisé de l’économie.
Crises frumentaires et pestes
Au XIVe siècle, la peste fait son apparition en Gascogne et revient à intervalles plus ou moins réguliers jusqu’à la fin du Moyen Âge. Les premiers épisodes de peste ou, du moins, d’épidémies mortelles, frappent la Gascogne dès les années 1311-131262, mais c’est surtout la Grande Peste de 1348 qui fait le plus de ravages.
Celle-ci intervient alors que les populations sont touchées depuis quelques années par de mauvaises récoltes ayant entrainé des famines dans de nombreux territoires méridionaux. Ces deux facteurs conjugués provoquent certainement une nette diminution de la population, bien que l’absence de sources écrites suffisamment précises ne permette pas de la quantifier en Gascogne gersoise.
Les nombreux retours de peste tout au long des XIVe et XVe siècles contribuent au ralentissement de la démographie. Les révisions de feux sont particulièrement nombreuses, et concentrées entre 1383 et 1409. Cela témoigne certainement d’une diminution notable de la population, mais en l’absence de données chiffrées sur plusieurs années pour un même lieu, cette baisse est difficile à quantifier.
Le maintien de la plupart des villages et des bourgs au-delà de cette période indique cependant que, ni la guerre de Cent Ans, ni les crises frumentaires et les épidémies de peste, n’ont eu, en Gascogne gersoise, les conséquences désastreuses qu’on leur prête souvent. La reprise qui s’amorce dès le deuxième quart du XVe siècle, et qui s’accélère ensuite rapidement vers 1450, n’a pu intervenir que dans une société encore suffisamment peuplée et dynamique où les structures de l’habitat groupé se sont maintenues.

XVIe siècle

1522… Peste à Moncrabeau, Mézin, Condom
1548….Grandes chaleurs qui entraînèrent de nombreux décès
1562.... Peste en Condomoi
1570-1571… dans le Villeneuvois…
l’hiver fut si rude qu’à partir du 28 novembre jusqu’à la fin de février, le Lot et les autres rivières furent constamment gelées. Il tomba peu de neige ; aussi les arbres fruitiers et beaucoup de vignes périrent… des pluies continuelles marquèrent le retour du printemps

XVIIe siècle

1607.. Peste en Condomois
1623-1624…. Froid excessif durant l’hiver, en Agenais.
Le Lot, la Garonne et toutes les autres rivières se gelèrent à tel point qu’on les traversait sur la glace avec des charrettes chargées.On y allumait même du feu sans la faire fondre
1628 … la peste sévit à Agen, dès le mois de mars, avec une particulière vigueur !
En avril 1628, on compta beaucoup de victimes sur Ste Livrade mais Casseneuil fut miraculeusement épargnée.
1631....l’épidémie de peste se doubla d’une grande famine
Trois années de disette, un hiver très rigoureux, des pluies torrentielles qui anéantirent les récoltes, furent la cause d'une grande famine
Les paysans ne vivaient que de glands, d’herbes et de choses semblables, comme les bêtes.
La mortalité quintuplait dans les paroisses.Les cadavres jonchaient la campagne.. morts de faim ou de de la peste qui sévissait encore
Sur Casseneuil, elle commença fin février 1631 et fit 52 victimes en mars, 48 en avril, 75 en mai et 55 en juin
Dans la paroisse de Pinel, en 1631 « il est mort jusqu’à présent 350 personnes"
1645…. Mois d’août à Fourques
"Un enfant de 15 ans, pasteur de berbis est mort noyé et a été enterré avec de grandes pluyes et beaucoup de boue"…..
1647… tremblement de terre à Parlebosq
1660… Villeneuve sur Lot," le 21 juin, jour de lundy, sur les 4 heures du matin, un tremblement (de terre) arriva, si inespérèment qui donna susubjet à toutes les paroisses des environs de s’émouvoir ; et tous ceux qui donnent témoignage de cet inopiné accident ne sauront dire bonnement le sujet d’icel spectacle qui fut cause que dans Agen on fit des prières publiques"….
1670…. 4 janvier Grand froid
La Garonne est prise par les glaces à l’endroit de Marmande.
Le 5, 6 et 7 janvier hommes, femmes et enfants et même les chevaux chargés y passaient
1672… le 18 juin, la foudre tomba sur le clocher de Marmande entre minuit et 1 heure du matin, et mit le feu aux poudres qui étaient dans ledit clocher !" la chute dudict clocher écroula 5 maisons circonvoisines et tua 18 personnes et mit à bas le grand autel et la moitié d’icelle église "

XVIIIème siècle

1709… le froid fut des plus rigoureux
En Guyenne, les fortes gelées commencèrent dès les premiers jours de janvier et durèrent à peu près un mois, pendant lequel le Lot et la Garonne se prirent dans toute leur largeur et sur une épaisseur considérable. Le pain et le vin, la plupart des récoltes sur pieds, les vignes, les arbres mêmes ! furent gelés. Dans la nuit on entendait les arbres évlater et se fendre…
A la fin de février le froid recommença et la disette fut grande cette année là…
Presque tous les oiseaux et le gibier périrent. Le bétail mourut dans les étables. Les hommes ne furent pas épargnés et grand nombre de vieillards succombèrent
1721…. Le 23 mai, la peste estant depuis près d’un an dans la province, le Maréchal de Berwick ordonne aux Consuls de prendre certaines précautions et de faire garder les portes de la ville d'Agen
1725…. L’été fut très pluvieux et une procession fut organisée le 1er septembre à Agen , pour faire revenir le beau temps
1727… année très pluvieuse
La Garonne déborda le 16 avril, causant de grands dommages dans les récoltes et engloutissant des maisons
1729… l’hiver fut presque aussi froid que celui de 1709. et en été, il y eut de fréquents orages, détruisant et noyant les récoltes
1734… Grêle le 3 mai ; elle ravagea tout dans l’Agenais
1737… disette
1743…. Dans la nuit du 7 au 8 mars, certains observateurs de Bordeaux au Béarn, ont ressenti vers les 9h ½ du soir, une secousse de tremblement de terre, sans aucun dommage
1747…. Nouvelle disette ! la récolte périt au moment où on allait l’énlever.
Il en résulta aussitôt une période de grande famine
1748…le mauvais temps, généralisé sur toute l’année, causa une grande disette dans tout l’Agenais
1750… le 24 mai, à 10h du soir certains Agenais ont cru ressentir un autre tremblement de terre
On l’a senti plus fort à Clairac et plus fort encore à La Parade, où il y eut des meubles renversés
Séisme ressenti également à Xaintrailles et Nérac
A Tonneins, Aiguillon, Port Ste Marie certains ont affirmé que les cloches ont sonné par la secousse !
1750…. Disette extraordinaire notamment dans les paroisses de Villeneuve, Marmande, Cancon.
A Monflanquin on signale l’exode de 2 000 habitants qui passaient à l’étranger pour vivre
1759… le 10 août, on a senti à Clairac, une secousse de tremblement de terre, le plus fort qu’on ait senti dans ce pays
1766… Grand froid
Durant l'hiver le thermomètre descendit à Cancon à 17 degrés Rréaumur ( soit 21°25 celsius)
1768… le 3 avril, de Bordeaux à Dax et Pau, en passant par Clairac et l’Agenais, on éprouva comme une commotion électrique
1770… 11 et 21 mai à Cancon, des gelées tardives anéantirent toutes les récoltes
Le 12 septembre, la grêle ravagea les vignes
1781…. En juin et juillet éclatèrent des tempêtes de vent, pluie et grêle qui anéantirent une fois de plus, toutes les récoltes
1788-1789… l’hiver fut des plus rudes et une grande partie des arbres fruitiers et des vignes se gelèrent.