Les arcades ou arceaux et fresques de Francescas
La "Place Des Armes" anciennement nommée est encadré par des arcades dans le centre du bourg de Francescas, qui datent bien du Moyen-Âge. La première mention d'une place avec couverts date de 1170 à Montauban. On peut supposer que la place centrale de Francescas, comme elle s'appelle aujourd'hui, date de la même époque.
La petite arcade se trouve côté est de la place et la grande arcade côte ouest.
L'ensemble jouait un rôle clé dans le roman du Général Baron de GONDRECOURT, commandant de l'école militaire de Saint-Cyr, qui était en 1869 Conseiller Général du canton de Francescas, ou il écrivait son roman "La guerre des amoureux en 1588". une histoire d'amour, qui joue à Francescas, principalement dans la maison princière sur la Place Centrale, qui a su créer sa richesse grâce au commerce textile.
Sous les grandes arcades côté ouest se trouvaient selon les époques plusieurs commerces et établissements:
a) l'ancienne salle des fêtes, qui se trouvait au premier étage du bâtiment où se trouve aujourd'hui la pharmacie et cette salle avait une porte d'entrée Rue Bordeaux.
b) En 1914 le Café Lalanne était situé à la place de la pharmacie d'aujourd'hui.
c) également en 1914 Monsieur Ernest Labadie tenait le café, qui est aujourd'hui le "Restaurant au bout du Monde".
d) en 1914 se tenait une boucherie, probablement celle de Mr. Capot, dans la maison formant l'angle de la Rue de Bordeaux et la Grande Cornière. Elle ouvrait sa vitrine sous les cornières.
Sous la petite arcade:
e) Madame Cassède tenait la boutique "Au bon Marché" à l'angle des cornières, côté gendarmerie. Ce fût le siège du dernier débit de lait de Francescas. Anciennement tailleur pour hommes avant de prendre le secrétariat de la mairie, Marcel Cassède avait quelques dons artistiques. On peut encore voir quelques peintures naïves en décoration sous les cornières.
Les arcades entre 1910 et 1950
Les arcades en 2021
L'histoire extraordinaire des fresques
Une cornière comme l'on en trouve des milliers en Lot-et-Garonne, et pourtant c'est là sans doute l'une de ses plus curieuses: Près de l'ancienne Gendarmerie de Francescas, le passant non averti y regarde à deux fois pour se persuader qu'il n'a pas eu quelque fantasme.....Sur des pans de murs entiers, voici un paysage pyrénéen tout scintillant de glaciers et de torrents écumants entre les rochers, ou bien un moulin avec ses ânes chargés de grains - voir une pagode et une mosquée donnant, autour d'un...panneau d'interdiction de stationner, un clin d'oeil curieux à un exotisme très peu franciscain.
La couleur, c'est la vie
Marcel Cassède, 80 ans, est l'heureux créateur de ces fresques, Michel Ange provincial ayant fait de sa cornière sa Chapelle Sixtine ou bien nouveau Facteur de la Barbouille, soucieux de léguer sur des murailles banales son amour de la palette.
En fait, comme il explique volontiers, il n'aurai jamais voulu que peindre. Il commença à l'âge de 12 ans, mais les nécessités de la vie l'obligèrent à bâillonner la muse: à 13 ans, il devint tailleur. Il devait se battre avec l'étoffe jusqu'en 1954, date à laquelle il devint secrétaire de la mairie jusqu'à l'âge de 67 ans.
Finies les contraintes, la retraite lui permet de prendre sa revanche et de se lancer à corps perdu dans cette décoration de cornière: il lui fallut un an, pas moins, pour peindre puits, moulins, montagnes et ruisseaux, temples lointains et personnages sortis de ses rêves, de ses lectures ou de ses propres observations (comme ces vanniers à la cocasse roulette.....)
Admirateurs
Francescas, on s'en doute, fut partagée entre les "pour" et les "contre".Certains l'encourageaient, d'autres le raillaient. Pour Agnès Gaujous, sa voisine, elle aussi octogénaire et amie d'enfance, " il a eu raison parce que les murs étaient sales..."
Allez donc voir jusqu'où la critique va se nicher.
Mais la "cornière Cassède" est devenue une des curiosités du chef-lieu et l'été, des touristes s'arrêtent, tandis que les concurrents des rallyes s'escriment à la découvrir. Les gens du cru eux-mêmes ne sont point blasés, puisqu' aussi bien qu'ils passent volontiers par là pour se rendre à la messe - le curé était un des admirateurs les plus assidus, dit on........
M. Cassède a aussi bien peint chez lui une belle série de papillons: sans doute, sous l'inspiration de son attachement pour les jardins dont il est vaillant artisan. Et s'il n'a guère fait l'école ( ses deux fils, employés aux P.T.T., n'ont guère suivi ses sentiers picturaux), il est fier de son oeuvre, vieille déjà d'une dizaine d'années mais toujours renouvelée quand même puisqu'à l'occasion il ne dédaigne pas de redonner un petit coup de peinture là où la couleur, sous les injures du temps,
s'en va..........
En 2011, la petite fille de M.Cassède a entrepris la rénovation de ses peintures.