Le musée des boîtes en fer blanc
Au cœur du village de Francescas, près de la mairie, dans une maison à colombages, un musée original fait l'admiration des touristes et attise surtout leur curiosité. Jusqu'à la mi-septembre, le musée de la Boîte en fer blanc s'ouvre au public les mercredi, samedi et dimanche, de 15 heures à 18 heures, pour le faire voyager à travers le monde par le biais de boîtes décorées datant du XIXe siècle à nos jours. Enfants et adultes se prêtent au jeu de l'ouverture des pyramides qui permettent de découvrir, derrière chaque volet, un nouvel objet, boîte à biscuits ou boîte à thé, des temps jadis. Beaucoup y retrouveront des souvenirs d'enfance, la réclame, publicité de nos jours, s'étant fait la part belle au niveau des illustrations pour vanter un produit.
L'ouverture et la fermeture des portes des pyramides, réalisées par l'école des beaux-arts de Bordeaux, donnent vie à ce musée qui renferme tout une partie de l'histoire du monde, de Tokyo à Venise, de Paris à Moscou, du Caire, à Berlin, de Lisbonne à Londres. L'imagination des touristes va bon train. L'un reconnaît une boîte repérée dans les années « 60 », l'autre redécouvre l'odeur ou la texture d'un biscuit en regardant l'un de ces contenants colorés.
Ce musée raconte aussi l'historique de la technique d'impression du fer blanc. Saviez-vous que ce matériau avait suscité, il y a deux siècles, bien des convoitises et notamment au niveau des procédés de fabrication qui donnèrent lieu à l'espionnage industriel ? Le fer blanc est composé de fer, bien sûr, et d'une fine couche d'étain. On se servira de lithographie pour marquer certaines boîtes, dès 1860.
Renseignements au 05 53 65 40 04 ou 05 53 65 40 16 (mairie). Le musée est ouvert est ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12h30.
Quelques détails historiques:
Le musée est situé dans une maison qui a été rénovée au XXe siècle, mais qui a conservé les façades d’origine, celles-ci datent de 1579.
Le rez-de-chaussée était occupé par des portiques ou couverts
donnant sur la place centrale de Francescas, selon le cadastre de 1842.
Un étage de comble a été ajouté.
La porte de l'angle repeinte est datée de 1579 sur la sablière de l'étage.
Cette maison, plutôt mal en point, a été acheté en 1990 par la mairie.
Son ancien propriétaire était Mr. Bouglan, maçon, possédait également la maison juste à côté, son étable.
L'ensemble des 3 maisons réunies ont été ensuite restaurées.
Le Conseil Municipal, avec la participation de Mme de Portalès, Maire de Lasserre, et propriétaire d'un lot important de boîtes en fer blanc, ont proposé la création d'un musée servant d'écrin à cette collection.
12 juillet 1998
Un musée présentant une collection privée de boîtes en fer blanc du XIXe siècle vient d'ouvrir. Face aux murs de boîtes de conserve des supermarchés, il nous est difficile d'imaginer que ce matériau a été si rare, voici deux siècles, que la recherche de ses procédés de fabrication a donné lieu à l'espionnage industriel. L'apparition du fer blanc, cette mince feuille de fer recouverte d'une fine couche d'étain, demeure assez mystérieuse. Selon la tradition, le premier fer blanc aurait été produit en Bohême à la fin du XIII e siècle.
Il existe désormais un musée de la boîte en fer blanc à Francescas. On peut s'étonner de cette présence en Lot-et-Garonne. Mais sans la collection de Mme Geneviève de Pourtalès, maire de la commune voisine de Lasserre, sans doute eût-il été impossible d'imaginer conduire telle entreprise à son terme : « C'est en chinant à Paris mais aussi en province et parfois même à l'étranger que j'ai pu ramener des boîtes en fer blanc de toutes les formes et de toutes les couleurs ».
Ces boîtes sont les témoins de notre vie quotidienne. Elles sont inséparables des grandes transformations du commerce de détail, elles-mêmes liées à l'industrialisation de la fin du siècle dernier : « Grâce à son imposante flotte, l'empire britannique a fait bon usage de la boîte en fer pour envoyer et recevoir des marchandises des quatre coins du monde. Entre les biscuits, le thé et le café en passant par toutes les formes d'épices. Le contenu était tout aussi important que l'emballage protecteur. D'où les superbes lithographies et peintures qui ornent chacune des boîtes », explique encore Mme de Portalès.
Pour autant ce musée ne saurait être l'oeuvre exclusive d'une seule personne. L'originalité du concept du musée réside précisément dans l'intervention de Muriel Garnier et Stéphanie Castaing de l'entreprise Mum's Création qui ont imaginé une invitation au voyage à partir de la réalisation de pyramides symbolisant chacune un continent différent :
Europe, Asie ou Afrique. Référence au commerce international et au passé colonial.
Le visiteur est appelé à ouvrir une par une les fenêtres des pyramides pour découvrir la quarantaine de boîtes exposées pour cette première saison. À défaut de renouveler le fonds, onpromet de changer la forme tous les ans
.(Le journal Sud-Ouest)