Les agglomérations du canton de Francescas au Moyen Age
Le canton de Francescas compte sept villages ou écarts présentant des contours et une organisation relativement lisible, avec un château et une église en parties constituantes.
L'écart de Daubèze ne présente comme vestige qu'un tracé circulaire de chemins et l'église du 16e siècle, mais l'étude de A. Jerebzoff a offert suffisamment d'éléments pour qu'il soit pris en compte.
La village de Lasserre semble avoir été détruite lors de l'agrandissement du château qui en a occupé l'assiette à la fin du 16e siècle; les textes publiés par G. Tholin ont cependant parmis de restituer la situation du château médiéval.
Tous ces villages sont mentionnés dans les textes du 12e siècle (Francescas cité comme villa en 1161) ou au plus tard à la fin du 13e siècle.
Pour la plupart, une charte de coutumes est conservée ou attestée ( Nomdieu, Lamontjoie, Francescas, Moncrabeau, Daubèze et Fieux).
Lamontjoie est une bastide royale fondée en 1299. Cinq de ces agglomérations ont été étudiées par P. Simon dans da thèse comme exemples de bourgs de castra du Moyen Age: il s'agit de Moncrabeau, Francescas, Pouy, Daubèze et Fieux.
Les écarts ruraux, avec ou ans église, ne présentant pas de traces de fortifications ni de château, ainsi que les écarts agricoles constitués de maisons agglutinées n'ont pas été pris en compte.
Situation:
Le canton de Francescas s'étend sur un plateau d'une altitude moyenne de 140 mètres, fortement découpé par le réseau hydrohraphique très ramifié qui a créé un paysage de coteaux.
Les principales vallées sont celles de l'Osse, de la Baïse et des deux Auvignons, coulant du sud au nord vers la gouttière garonnaise. Les versants de vallées présentent des dénivellations d'une quatnataine de mètres, le versant orental étant plus raide.
La plupart des agglomérations sont implantées sur un site domainant les environs (Fieux) ou, sur un site de surveillance, versant est d'une vallée, le plus défensif (Pouy, Lasserre, Moncrabeau) contrôlant un passage sur la Baïse.
Font exception Nomdieu, village constitué auprès d'une commanderie d'hospitaliers, et Lamontjoie, bastide, implantés dans des sites peu élevés; la situation de plusieurs village indique un souci de mise en valeur des terroirs environnants (Francescas, Fieux, Nomdieu, Daubèze), même si celui-ci ne s'exprimé clairement que dans le cas de Lamontjoie: un nouveau noyau de peuple est créé dans un territoire boisé et inculte.
Le reseau des bourgs apparaît cependant moins regumier que dans le canton voisin de Nérac: le cantion de Francescas est actuellement relativement moins peuplé et il est vraisemblable que des écarts aient disparu ou n'aient pas conservé d'éléments d'identification (Baulens, Gardère)?
Composition
Hormis Lamontjoie, toutes les agglomérations semblent s'être constituées auprès d'un château (ou d'une commanderie, d'ailleurs couramment appelée le château). En revanche, l'église n'est pas nécessairement constitutive du village dès l'origine: A. Jerebzoff a montré le transfert de site de l'église paroissiale dans le cas de Daubèze (l'église isolée se trouvait au lieu-dit Gleize Bieille, l'église actuelle, à proximité de l'écart, date du 16e siècle). Le même phénomène a vraisemblablement eu lieu à Moncrabeau (ancienne église de Saint-Jean d'Arnezan à Riqué). A Daubèze comme comme à Moncrabeau, l'église a été édifiée hors enceinte du bourg castral primitif. Cette complexité des situations entre les bourgs et le églises paroissiales reflète le problème créé par l'implantation d'agglomération dans le cadre d'un réseau paroissial déjà existant (Moncrabeau, Daubèze, Lamontjoie dans la paroisse de Laplagne): le village sera généralement doté d'une nouvelle église paroissiale dont le territoire est pris sur ma paroisse 'matrice'. A Fieux et Lasserre, en revanche, l'eglise a été reconstruite postérieurement hors bourg castral. La fonction de marché semble également avoir eu une certaine importance. Les chemins en étoile et la place centrale de Francescas expliquent mieux le choix du site et le developpement du village qu'un soucis défensif. La place centrale
de Lamontjoie, relayée à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle par le forail, atteste également un rôle commerciale. Un octroi existait à Moncrabeau et Francesas (sur le boulevard circulaire) pour le vin et porcs notamment.
Fortifications
Les vestiges de fortifications sont relativement peu nombreux et généralement ponctuels (Francescas, Moncrabeau, Lamontjoie). il s'agit de murs en pierre de taille de la fin du Moyen Age, en calcaire gris. Des murs en pierre ont été construits au Nomdieu par les habitants. Des portes de villes et des remparts sont mentionnés à Fieux, Francescas, Lamontjoie et Moncrabeau. A Lamontjoie, 'remparts, murs et fossés' appartenaient au domaine royal. Les fortifications de Moncrabeau ont été démantelées dans les années 1620 sur ordre du roi, à la suite de la campagne militaire contre les places protestantes; seule une porte subsite. Le murs des enceintes ont souvent été réemployés dans la construction des maisons adossées à celle-ci (Lamontjoie et Francescas).
Des fossés existaient à Lamontjoie, à Fieux et à Francescas, mais étaient utilisés comme jardin par les propriétaires des maisons attenantes dès la fin du 18e siècle.
Evolution
Pour la plupart, des bourgs castraux semblement d'être établis aux 11e - 12e siècles comme l'a montré A. Jerebzoff pour Daubèze. Au 13e siècle, Moncrebeau et Francescas ont, dores et déjà, connu un certain développement.
Le agglomérations se sont étendues de façon variable à partir du noyau primitif: croissance apparemment régulière à Francescas jusqu'à l'enceinte de la fin du Moyen Age; développement d'un second ensemble à Monceabeau, autour de l'église, de plan plus régulier que le castrum. L'existance d'un second pôle à Pouy et Fieux n'est pas imposible mais le bâti n'est pas assez dense pour en avoir l'assurance. Les villages de Nomdieu et Lamontjoie ont acquis leur morphologie au tournant du 13e et 14e siècle; le tracé des rues et/ou les divisions parcellaires
dénotent un souci de régularité: il s'agit d'une création de bourg en vue d'attirer un peuplement (acte de commandeur ou du roi). La bastide de Lamontjoie est complètement peuplée au cours du Moyen Agen puisqu'au 17e siècle les deux nouveaux couvents s'implantent à la périphérie. A Fieux, l'extension se fait au 16e siècle vers l'ouest, comme l'indiquent les vestiges de maisons de cette époque.
Les 18e et 19e siècles ont sensiblement modifié les paysages villageois. La dépopulation, le transfert des cimetières à l'extérieur ont permis la reconstruction de demeures souvent plus vastes, s'entendant sur plusieurs parcelles réunies (exemple: maison 2 rue du Puits, à Francescas). La création de boulevards, de forail (Lamontjoie) et le rôle des principales routes expliquent les extensions des agglomérations.
La typologie a été établie en fonction des possibilités du site, de la fondation et de l'évolution du village.
- Agglomération a peu près circulaire, autour de l'église et/ou du château, de plan concentrique ou enveloppant. Ce plan semble pouvoir être restitué à Daubèze et à Francescas, bien que dans ce dernier cas il soit décentré vers le nord, ce qui confère à la place d'un rôle central.
-Agglomeration implantée sur un site naturel de surveillance et de défense, assortie de contraintes: il s'agit d'un site d'interfluve, en croupe ou en éperon, dont elle adopte la forme allongée. L'église est à peu près au centre tandis que le château se trouve à une extrémité: à Fieux et à Pouy, il semble que le château défendait l'accès le plsu facile au village; à Lasserre, en revanche, le château médiéval étant au bord du versant de vallée, l'habitat n'a pu se développer que sur l'arrière.
- Aggomération de plan régulier (ou à peu près régulier). le srues orthogonales de la bastide de Lamontjoie fondé en 1299, laissant au centre l'éspace libre d'une place, correspondant à ce plan généralement adopté pour les villes neuves. L'organisation du village de Nomdieu est rendue peu lisible par la démolition partielle de la commanderie, l'augmentation de l'église , l'élargissement de la route et la réorganistion de l'epace; mais le document de 1307 prouve qu'il a existé les lotissement sur des parcelles homogènes et, par conséquent, un minimum de régularité dans le tracé de l'agglomération. Plus complexe est le cas Moncrabeau: le castrum ayant disparu, il est difficile d'y reconnaître un type; un second ensemble s'est constitué autour de l'église et le long de la Grande Rue qui présente quelques éléments de régularité dans le tracé d'ensemble mais sans confirmation dans le détail de la division de l'éspace.