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Elle poignarde son mari pour l’aider à mourir

Journal "Sud-Ouest", 23/05/2012

Une femme de 62 ans est en garde à vue pour avoir, à sa demande selon elle, poignardé son mari, un retraité agricole de 67 ans hier matin à Fieux
Une maison plantée au milieu des champs de blé. Au milieu de nulle part. En bordure de la route qui relie Le Saumont à Francescas, dans le pays de l'Albret. C'est ici, au lieu dit Parguet, dans la commune de Fieux, que les pompiers ont découvert hier matin le corps sans vie de Jacques Bernède, un agriculteur à la retraite de 67 ans.

Un corps auquel on venait de porter des coups de couteau dans la région du torse et dans le ventre. L'épouse de Jacques Bernède, Régine, a été placée en garde à vue dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Nérac. C'est elle qui a prévenu les gendarmes , indiquant par ailleurs avoir asséné les coups mortels pour abréger les souffrances de son conjoint, qui avait, toujours selon elle, ingurgité un produit toxique lundi vers 23 heures. Pris d'insupportables douleurs, il aurait demandé à plusieurs reprises à sa compagne d'y mettre fin. Après de nombreux refus, elle aurait accepté de tuer son époux dans la nuit, dans la chambre conjugale. Régine Bernède aurait ensuite erré dans sa maison avant de prendre, mardi matin, la route du bourg de Fieux.

Autopsie du corps à 14 heures

C'est à son retour qu'elle a contacté la gendarmerie de Nérac pour signaler la mort de son mari. Régine Bernède a été interpellée à son domicile et conduite à la gendarmerie, où elle se trouvait encore hier soir après avoir consulté un psychiatre agenais. À ce stade de la procédure, les enquêteurs ne disposent que de sa version des faits . Une version qui pourra difficilement être contredite, faute de témoins.

De nombreuses questions vont pourtant devoir lui être posées dans le cadre de cette enquête pour homicide volontaire. Notamment afin de comprendre pourquoi elle n'a pas prévenu les secours pour prendre en charge son époux intoxiqué.

Comprendre aussi pourquoi elle a laissé tant de temps s'écouler avant de signaler qu'elle avait poignardé Jacques Bernède, dont le corps sera autopsié cet après-midi à 14 heures à l'institut médico-légal de Bordeaux.

Une part des réponses se trouve peut-être dans les troubles psychiques de Régine Bernède, suivie, comme l'était son mari, par un psychiatre. Les époux vivaient depuis leur mariage dans cette maison familiale de Fieux ayant appartenu en des temps reculés aux parents de Régine Bernède. Ils y coulaient une retraite faite de travail, continuant d'astreignantes tâches dans les champs.

« Un homme travailleur »

Dans le village de Fieux, la nouvelle de ce drame a forcément marqué de nombreux esprits. « Jacques ? Je l'ai vu pour la dernière fois pour le second tour de l'élection présidentielle. Il était très marqué », confie cet habitant du village, évoquant avec peine un « homme travailleur, même à la retraite, toujours engoncé dans un bleu de travail fermé jusqu'au cou, même quand il faisait très chaud ».

Il y a deux ans, Jacques Bernède avait été victime d'un accident du travail. Il avait été happé par un tracteur sur le recul. Un épisode qui lui avait valu une longue hospitalisation dont il s'était finalement relevé.

À la fin des années 1980, la victime avait aussi figuré par deux fois sur des listes aux élections municipales. Sans succès.


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