Un crime au presbytère d'Esclaux-Saint-Mézard en 1824

Le meurtre de Marie Mène, 38 ans, la servante du curé de Saint-Mézard, le 21 juillet 1824

Article de Mr. Charles Cadéot (vétérinaire à Saint Mézard et historien à ses heures)

L'église Notre-Dame des Claux à St. Mézard

personages:
Marie Mène, 38 ans, la servante
l'abbé de Ferrabouc
Marie Cabannes
Jean Boutan, chirugien
Pierre Marassé, maire
Marc-Antoine Agasson, médecin
Pierre Lavedan
Mathieu Capot
Laffitte Peyron, juge de paix de Francescas
Jean Rouquette
Pierre thomas
Joseph Lavedan
Claude d'Esparbès
Th. Tonnelé
Fille Labadie
Lestrade
Marcial (15 ans)

 

Accusés:
Joseph Tourné
Gratien Tourné
Pierre Fouraignan (fils)
Joseph Fouraignan
Coussiret (chef du gang)

lieus:
Mont-Saint-Jean
Claux
Lectoure
Francescas
Saint-Mézard
hameau de Couyrasse
Bassoues
Lamontjoie
Auch
Jauquet
Paravisse
Château

temoins du crime:
Jeanne St. Martin, servant de M. Rivière, habitant aussi les Claux-
La veuve Deserimes-
le fils et la fille Descrimes-
L'épouse Serret du Sabathé-
La veuve, le fils aîné et la fille Marie Cabennes de M St.Jean-
Junqua Léonard du même hameau-
le comte d'Esparbes de Jauquet-
Corne François à La

Mr. Borden donne lecture de la fin du pittoresque article que M. Charles Cadéot à consacré à: Un crime au presbytère d'Esclaux-Saint-Mézard en 1824. Les dépositions ambarrassées de bien des témoins, l'attitude de l'inculpé acquitté, Joseph Tourné, amènent M. Cadéot à penser, que le jugement n'a peut-être pas fait toute la lumière.

L'église Notre-Dame des Claux à St. Mézard

Voilà l'histoire:


Dès le début de l'après-midi du dimanche 25 Juillet1824, tout le monde apprenait avec stupeur que l'abbé de Ferrabouc regagnant son presbytère

Le presbytère

contigu à la chapelle de Notre-Dame des Claux à Saint-Mézard après la messe paroissiale de 10 heures avait trouvé sa servante Marie Mène 38 ans, asssasinée.
Pressentant quelque malheur, les paroissiens encore massés sur la place du village, s'étaient portés d'instinet vers le vallon des Claux lorsqu'ils avaient vu le médecin Agasson portant en croupe ce jeune Thomas, domestique de M. le curé, passer à cheval, bride abattue, et disparaître vers le presbytère.

Le jardin de l'église des claux

Un meurtre a eu lieu!
C'est ce misérable Fouraignan qui a fait le coup! était la conviction de la population.
La plupart des témoins connaissaient d'ailleurs cet individu aux allures suspectes, que l'on avant vu rôder autour des Claux, des deux ou trois dimanches précédant, à l'heure des Vêpres. Les voisins de Mont-Saint-Jean en étaient bien sûrs et la jeune Marie Cabannes affirmait l'avoir rencontré le dimanche 4 Juillet.

Et les confidentes de la victime savaient qu'il l'avait interrogée sur la fortune de Monsieur le Curé, qu'il avait demandé avec insistance, le 27 juin encore, s'il avait bien trente mille francs ainsi qu'on le disait. Le montant paraissait justifier le crime puisque l'abbé de Ferrabouc affirmait que tout l'argent et celui de la servante avait été volé.

Dans la chambre du bas et la chambre du premier étage où couchait M. le curé, et celle de la servante, les armoires avaient été ouvertes et mêmes brisées, les tiroirs renversés et vidés, le linge taché de sang répandu sur le plancher. Ce spectacle hallucinant s'était déroulé en quelques minutes et le glas du midi n'avait pas encore sonné à l'église du village que dans l'indignation et l'exitation générales, le temoin de l'horrible scène clamaient sur les lieux mêmes du crime justice pour les victimes.

Le servante a été trouvé, tué avec la serpe, retrouvé aussi, toute maculée, près de la porte de l'église.

L'endroit où la servante Marie Mène assassinée a été trouvé

La croyante morte, les assassins l'avaient trainée dans le jardin et avaient soigneusement refermé et verouillé la porte d'entrée pour ne pas être dérangés. Que craignaient-ils en ce lieu solitaire distant de six cents mètres du village, dans une vallée, pendant la messe de 10 heures à laquelle assistait le jeune domestique de la cure?

La servante assasinée était coiffé, revêtu d'une jupe de colonnade à raies bleues et blanches, au fond de la petite église où il l'avait porté. A la lueur des cierges liturgiques - car il fait encore sombre dehors et l'eglise est obscure - les médecins recherchent et decouvrent les huits plaies du visage et du cou, taillées ç coups de serpe et de couteau, qui ont rapidement déterminé la mort par hémorragie de la carotide droite. Ils se retirent au petit jour tandis que la gendarmerie de Lectoure et celle de Francescas, simultanément alertées, enquêtaient sur Fouraignan. On eut d'abord quelque peine à se saisir de ce dernier.

On pouvait entendre les commentaires passionées, tandis que l'on faisait bonne garde autour de la personne de M. le curé et que l'on fouillait attentivement tous les recoins du bosquet des Claux où le meurtrier et ses complices - s'il en avait - auraient pu se cacher.Et le maire n'avait pas oublié d'envoyer en toute hâte un messager à Lectoure pour informer la justice de l'abominable forfait.

La mairie de St. Mézard

Celle-ci fit diligence et le lendemain main, lundi 26 Juillet, le procureur du roi a pris en main les poursuites judiciaires.

Une enquête au hameau de Couyrasse, commmune de Moncrabeau, domicile ordinaire du meurtrier présumé, ou il vivait avec ses parents, un frère et une soeur plus jeune que lui, commenca. La piste parassait sûre, puisque tout le monde était unamine à accuser Joseph Fouraignan; il suffirait de le faire avouer er de l'amener à dénoncer ses complices.
En attendant, M. Betous, accompagné du chirugien Jean Boutan, habitant de la même ville, se transportaient sur les lieux (à 3h du matin précise le rapport) où les attendaient Pierre Marassé, maire et Marc-Antoine Agasson, médecin à St. Mezard. L'abbé de Ferrabouc dit, qu'il sa'gissait de sa servante Marie Mène, agée de 38 ans, originaire de Lamontjoie, à son service depuis 10 ans.

Finalement on a pu arreter Fouraignan. Il invoque d'abord un alibi, affirmant que le 25 juillet il était à Nérac, où il serait arrivé à11 heures, heure approximative du crime des Claux. Mais le juge d'instruction fait observer qu'il n'est arrivé dans cette ville qu'à cinq heures du soir, qu'il y est parvenu harassé de fatique, qu'il a demandé à changer d'habits à l'auberge où il s'est arrêté, les siens étant mouillés et tachés de sang, qu'il a pris un repas hâtivement dans un état d'énervement inexpliquable.

Les gendarmes racontent, que le .26 Juillet, il prit la fuite et on ne le découvrit que le vendredi soir, 30, à Bassoues, au moment où il cherchait à s'embaucher dans une ferme pour dépiquer, sous le faux nom de Paul, et sans pièce d'identité.

L'interrogataire de Joseph Fouraignan.

.....26 Juillet, mais il prit la fuite et on ne le découvrit que le vendredi soir, 30, à Bassoues, au moment où il cherchait à s'embaucher dans une ferme pour dépiquer, sous le faux nom de Paul, et sans pièce d'identité.

L'interrogataire de Joseph Fouraignan.-

Le procureur Bétous savait aussi que Joseph Fouraignan ne reaparut au domicile de ses parents que le lendemain matin 26, vers 8 heures, au moment où la gendarmerie de Francescas arrivait et qu'il prit la fuite, "comme un fou" vers Bassouses. Pourquoi donc avait-il fui se précipitatement? Comment expliquait-il que ses vêtements fussent si mouillés à son arrivée à Nérac?

Joseph Fourraignan se décide à entrer dans la voix des aveux: cette fois - la dernière - il sera preque prolixe. Se sentant prix en flagrant délit de mensonge, il a composé sa déclaration et l'expose avec un calme apparent pour atténuer da responsabilité. Il n'est pas l'auteur du crime, mais il a perticipé au vol après la mort de la victime. Il a agi d'ailleurs à l'instigation de son voisin Gratien Tourné, dont le rôle paraissait fort obscure. Au cours des séances du 9 au 16 mai 1825, la Cours d'Agen entendit les quatre-vingts temoins appelés (dont une quinzaine de St. Mézard) sans que la lumière jaillit. Il en avait de tout jeunes, qui se troublaient, des jeunes filles qui plauraient et qu'on devait emporter évanouies.

On découvre, que plusieurs hommes ont décidés depuis longtemps d'éxecuter ce coup de main qui devait rapporter trente mille francs.Joseph Tourné,
Gratien Tourné, Pierre Fouraignan (fils), Joseph Fouraignan et
Coussiret (chef du gang) se sont mis d'accord pour cambrioler le prsbytère de Saint-Mézard, afin de dérober l'argent et d'autres valeurs.

Fouraignan doutait, il avait toujours hésité à se lancer dans cette aventure; mais Tourné était devenu menaçant et, le 25, au petit jour, il l'appelait dans sa maison, où il recontrait un de ses anciens ouvriers nommé Jean, et un inconnu "grand et noir avec de grands favoris" qui devait avoir servi parce qu'il parlait souvent de ses services dans l'armée.

Ils finissaient de déjeunerses et il fallait partir sur le champ. Il revêtit ses habits du dimanche, dit à ses parents qu'il allait à Bruch voir sa fiancé, et se dirigea vers le bois de Lamontjoie (qu'il atteignait, dit-il, en une heure moins un demi-quart) où devaient le rejoindre les deux compères et Tourné. Tourné prétendait être trop connu à St. Mézard pour les accompagner; il jugeait donc prudent d'attendre leur retour dans sa cachette.

Le crime a lieu, et sans connaître toutes les détails, selon les dires, on se partage un peu d'argent, à chacun un petit - 55 Francs à Fouraignan -et ils se donnent rendez-vous pour le lendemain, dans la nuit, pour le partage équitable. L'inculpé ignore si ses compagnons s'y rendirent, quand à lui, il fut pris de remords et aussi de frayeur, et à la vue des gendarmes le lendemain matin, il se sauva en toute hâte dans les bois, sans autres vêtements qu'une vieille chemise et un pantalon déchiré, qu'on devait trouver sur lui à Bassoues.
On sait maintenant, que Coussiret était le chef de la bande et on racontait sur son compte des choses plus graves, qu'on n'avait jmais tiré au clair, il est vrai, telle cette agression nocturne par deux individus, du domestique Moulès, dans un chemin creux de Couyrasse fin septembre 1821, et les vols succesifs accomplis en Janvier 1824 dans l'église de Francescas.
Tourné raconte dans son témoinage, qu'il s'est arrêter une bonne heure en raison de trop forte chaleur, et ils (les gendarmes)voudront bien accorder une erreur de quelques heures et même une interruption possible de travaux, Coussiret ayant dû s'absenter, s'aliter même pendant quelques temps, en proie à de violentes coliques; Il n'a donc pas pu participer au crime.

L'histoire de "la colique" de Tourné est aussi édifiante que plaisante. Elle montre 'ascendant sur son entourage, de ce beau parleur, qui avait servi dans l'armée, de "cet homme plein d'adresse, des plus hardis et des plus entreprenants", dira Pierre Lavedan, un de ses voisins de Couyrasse.
Gratien Tourné affecte à l'audiance de ne plus être en relation depuis longtemps avec ce "gueux" de Fouraignan.

La reputation de Coussiret ,'était plus à faire. Sans doute, à l'époque, cet homme audacieux et rusé, "habile dira le juge de paix de Francescas, à toujours mettre les autres en avant et rester en arrière", et qui ne redoutait pas la comomnie, avait eu soin de préserver son honoranilité en disant ouvertement que les Fouraignan père et fils étaient bien capables de pareils forfaits. Mais tous n'étaient pas dupes, ses voisins de Couyrasse surtout, ce qui explique que l'un d'eux, M.Creschent, ait interdit le pas de sa porte "à cet homme qui passait pour un des plus entreprenant de la contrée".
Egalement on avait mis à la charge de Fouraignan la disparition de Mathieu Capot, "un roué enquin" il est vrai, qu'avait fait un remplacement de six ans pour son fils Joseph, et s'était présenté une dernière fois à son domicile de Couyrasse le jour de Carnaval 1824, pour reclamer encore un paiement qu'il n'obtenait jamais et dont l'absence prolongé inquiétait la gendarmerie.

Et à l'occasion du crime des Claux, on se demandait précisement, si cette affaire n'était pas en relation avec les gros besoins d'argent des Fourraignan, avec l'impérueuse nécessité de payer Matthieu Capot, qui n'avait pas reparu pourtant

Accusé sont fianalement les membres de ce sinistre trio de Couyrasse: Tourné, Pierre Fouraignan et son fils, dont les relations n'avaient jamais cessé, dira le juge de paix de Francescas, et dont le plu coupable n'était peut-être pas celui que l'opinion publique accablait maintenant de toutes les accusations.
Arrêté et transféré à Lectoure, le 2 septembre, puis à Nérac, Pierre Fouraignan répondra invariablement qu'il ne sait rien et.............
On ne sait jamais rien des complices de Fouraignan, que personne n'avait vu et que la police découvrait pas, même ce Jean, autrefois poursuivi comme déserteur.
On put croire terminée après le rapport général du 11 novembre 1824, émis par le tribunal de premier instance de Nérac, mais la "pérsistance de certaines obscurités", la recherche des compères supposés de J. Fouraignan, déterminèrent la Courd'Agen à la reprendre et la développer sur place même, à Couyrasse ( en la maison de M. Laffitte Peyron, juge de paix de Francescas)
Le juge de paix de Francescas ne verra en lui « qu'un espèce d'imbécile » qui n'a pas su résister à l'emprise machiavélique ... Et, de fait, le jury ayant répondu que Tourné n'était coupable ni comme complice du meurtre de Marie Mène,car on n'a pas pu obtenir du prévenu aucune réponse intelligible, et comme, d'autre part, les perquisitions domiciliaires en vue de retrouver l'argent volé aux Claux restèrent vaines, de dernier fut finalement relâché le 8 février 1825.

L'instruction et les témoins !
L'instruction, fort longue, avait d'abord commencé dans le Gers, mais les prévenues étant du Lot-et-Garonne, les suites étaient données à Francescas et Agen.

M. Adrien Donnedevie, avocat général à la Cour Royale d'Agen, pris le dossier en main.. Il serait divertissent, mais vain, de poursuivre dans le détail les dépositions des différents témoins qui n'apportèrent apparament pas beaucoup de clarté. On ne sut jamais rien des complices de Fouraignan, que personne n'avait vu et que la police ne découvrait pas, que personne n'avait vus et que la police de découvraut pas, même ce Jean, autrefois poursuivi comme déserteur.
Le crime laisse croire qu'il avait plusieurs agresseurs en raison de la courte résistance de la servante, mais une enquète faite le lendemain du crime par MM. Rinière de Lussan, habitant les Claux, Joseph Rizon, vétérinaire à Berrac, un gendarme et le domestique Pierre Thomas, dela cure, ne semble relever qu'une empreinte s'adaptant parfaitement au talon clouté de la chaussure de l'accusé.

.....vers 11 heures, par un homme en rouge, se dirigeant à vive allure vers Pomaro et les bois de Lamontjoie, et que sa mère avait à peine eu le temps d'entrevoir.
C'est à peu près à la même heure que le comte Claude d'Esparbès, assis sur un banc de pierre du jardin de Janquet avait aperçu un homme débouchant dans l'allée du château, et venant de la direction des Claux.L'ayant aperçu, l'individu - qui lui parut habillé d'un costume bleuâtre, mais qu'il ne put bien voir - sauta vivement dans les vignes et disparut dans les bois de la Paravisse.

....ruisseau, on relevait les traces de deux pas differents. On ne sut jamais non plus l'importance de la somme volée aux Claux, l'abbé L'abbé de Ferrabouc ayant déclaré avoir fait erreur lors de sa première déposition, le montant ne lui paraissant pas dépasser sex cents francs et celui de la somme volée à Marie Mène, trois cents.
Le Tribunal de Nérac relève la contradiction entre cette déclaration.....

M. Pierre Marrassé, maire de St. Mézard, confirme la déclaration de M. le curé, que plusieurs pièces d'or et argent blanc lui avaient été dérobées
de Ferrabouc ayant déclaré avoir fait erreur lors de sa première déposition, le montant

On ne sut même jamais si le seul mobile du crime été le vol. La Cour d'Agen l'admit, comme en font foi les documents, mais à Saint-Mézard on disait encore au début de ce siècle, que Joseph Foraignan, malheureux dans ses entreprises amoureuses, aurait nourri des intentions matrimoniales à l'égard de Marie Mène.

Sur Fouraignan on trouva de papier ayant servi à envelopper des louis d'or, trouvés dans les bois de La Paravisee et reconnus à l'époque par l'abbé de Ferrabouc comme lui appartenant.
Les réponses de Fouraignan n'apportèrent aucun éclaicissement, puisqu'il n'était porteur à Bassoues que de cent quatre vingts francs.

Beaucoup redirent ce qu'ils avaient affirmé prédemment, beaucoup aussi dirent le contraire, et quand on les mettait en présence de leurs contradictions, ils alléguaient leur bonne foie, prétendant ne pas se souvenir et avouaient qu'ils avaient pu se tromper. Cette extrême confusion des témoinages - peut-être voulue - et qui dût mettre à la torture la conscience des jurés, profita à Tourné, contre qui aucune preuve irréensable de culpabilité ne fut retenu.

A lire les documents, on se demande si le véritable auteur du meurtre et du vol n'était pas ce malin Coussiret, ce rusé et ce bavard, qui aurait armé les bras de Fouraignan.
De ce dernier, ceux qui le connaissaient bien - ses voisins, Joseph Lavedan et Joseph Creschent- diront qu'il était dépensier, joueur de baccara, qu'il lui fallait beaucoup d'argent, mais il le représentent comme un timide, incapable d'une pareille initiative. Le juge de paix de Francescas ne verra en lui 'qu'un espèce d'imbécile' qui n'a pas su résister à l'emprise machiavéllique de son dangereux voisin. Ce dévoyé de vingt-huit ans n'est cependant pas dépourvu de toute moralité.

Finalement, Fouraignan reconnais ses dettes à Nérac, alors qu'il était sous le coup d'un énervement extrême? Quoiqu'il en soit, ce grand garçon à la barbe rousse et aux yeux enfoncés, ne cherchera plus à se défendre devant la Cour d'Assises d'Agen, et il acceptera sans protester la condamnation qu'il sent inéluctable. Muet et résigné, il écoutera les négations obstinées de Tourné, proclamées vace la même assurance impertubable, et devant le silence des témoins, il dut songer avec amertumes

Tourné, d'abord inculpé, fut relaché le jour même du jugement (16 mars 1825)

Le Procureur du roi raconte toutes les détails dans son plaidoyer, et c'était à la jury de se pronocer.
A la question de savoir si Fouraignon fils était coupable comme auteur du meurtre commis le 25 Juillet 1824 sur la personne de Marie Mène et "si le meurtre avait été commis avec prémidation", le jury répondit:non.
Mais il retint, qu'il avait été tout au moins complice de ce meurtre.

Mais ce jugement n'a pas du plaire au citoyens et au procureur.
En raison d'irrégularités dans la constitution des listes des jurés, la Cour de Cassation annula le jugement par arrêt du 14 mai 1825 et renvoya l'accusé devant la Cour d'Assises du Gers, à Auch.

Contre Joseph Fouraignan, au contraire, on pouvait être beaucoup plus affirmatif. Jean Rouquette l'avait rencontré le dimanche matin au pont d'Arnès, sur l'Auvignon, et il précisait, qu'il était vétu d'un sans-culotte et d'un pantalon gris clair.D'autres l'avaient aperçu à l'heure de la messe, près de Ligarde, si dirigeant vers les bois par le chemin de Lourion.On avait d'ailleurs pas besoin de ces preuves. On avait ses aveux formels de participation.
....baudet", et ce baudet ne pouvait être que Fouraignan.
Par sept voix contre cinq, le jury le déclara "coupable du meurtre de St. Mézard" et la Cour, adoptant à l'unanimité la décision de la majorité du jury, le condamna à la peine de mort.

Il retient aussi qu'il était complice du vol commis par plusieurs personnes. On dut regretter de ne pas atteindre les vrais coupables, ceux que l'accusé dennoçaient comme étant les hommes de main de Coussiret; mais ils restaient insaisissables. L'indignation soulevée dans le pays par un pareil forfait était pourtant telle qu'un châtiment exemplaire s'imposait.
M. le Procureur général a requis qu'il plût à la Cour ordonner que l'exécution se fera sur la place publique de St. Mézard, canton de Lectoure.

Pierre Thomas, l'employé de l'abbé, le cerveau lucide, se faisait porter à la messe sur une brouette. Gardien inamovible du presbytère, il passa sa vie au service des curés de St.Mézard, conservant pieusement le souvenir du drame des Claux, dont il fut le dernier survivant.

L'abbé Jean Bapstiste de Ferrabouc lui-même, qui mourut à Esciaux (esclaux) le 13 août 1842 et fut enterré à St. Mézard, après un long ministère de 33 ans.

Condamné à mort 23 octobre 1825 (Guillotine - elle fut démolie dans les années 1970 et à la place, on construisit le siège du Trésor Public local )
Le sinistre couperet fut dressé sur une place publique d'Auch le 31 décembre 1825, et, à 1 heure et demie, devant une assistance nombreuse, Joseph Fouraignan, assisté par l'abbé Alexandre, qu'il exhorta au repentir, payait sa dette, un châtiment qui dépassait la faute.