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Le même jour, 29 mai 1557, Bertrand de Peyregaing et Jeanne de Belmontet, sa femme, Jean de Peyregaing et Marguerite de Belmontet, aussi mariés, et Marguerite d'Aurenx, fille de Carboniau d'Aurenx, vendirent à Philippe d'Arbisse, licencié ès-droits, avocat en parlement et au siège présidial de Condom,
la maison noble de Plieux avec ses dépendances « tenues en fors et hommages du roy,» et ensemble le bourdieu noble du Peyregaing, moyennant la somme de 1,500 livres.
Bernard de Labadye, notaire royal de Lialores, et Jacques Pourret, notaire de Condom, retinrent cet acte dans leurs minutes. Quelques jours plus tard,
le 2 juin 1557, Jean de Bezolles, représenté par messire Arnaud de Beaumont, prêtre et prieur de Saint-Jacques de la Bouquerie, vendit au même Philippe d'Arbisse tous les droits et actions qu'il pouvait prétendre sur la maison noble de Plieux.
Ces droits furent fixés à la somme de 200 livres et 6 cartaux de blé formant la mesure de Condom.
Philippe d'Arbisse était dès lors propriétaire et seigneur de Plieux, et en 1540, il fit faire un allivrement cadastral ou évaluation du revenu de ses biens avec les
charges annuelles qui les grevaient. La métairie de Plieux y figure pour une somme de 17 livres 7 sols. Philippe d'Arbisse mourut vers la fin de l'année 1540, et le 10
septembre 1541, Jeanne de Maurel, sa veuve, fit la déclaration de ses biens nobles consistant en « maison et château noble de Plieux avec un labourage
de deux paires de boeufs nobles, six cartelades de terre et trente journaux de vignes, le tout payant deux ardits de fiefs.»
Divers procès-verbaux du rôle des vassaux du roi sujets au ban et arrière-ban de Condomois, du 2 mars 1554, 18 septembre 1561 et 1er mars 1565, nous
apprennent que le seigneur de Plieux fournissait un archer conjointement avec les seigneurs d'Auriole, de Mons et du Busca. Déjà le 6 septembre 1527,
la terre de Plieux avait été cotisée pour le service du ban et arrière-ban du roi, au Port-Sainte-Marie, et le 10 octobre 1554, la dame de Plieux, Jeanne du Maurel, avait été taxée à la somme de 15 livres pour sa part du même service.
Malgré ces actes constatant la nobili té des biens de Plieux, les consuls de la ville de Condom prétendirent qu'ils étaient taillables et non exempts
de charges. François d'Arbisse, fils de Philippe et de Jeanne de Maurel, fut donc obligé de prouver une fois de plus ce qui paraissait évident, et le 14 novembre
1565 il fit, devant Jean Laffargue, habitant de Montesquieu, député par les consuls de Condom, une déclaration constatant que la terre de Plieux était véritablement noble. Le 10 juin 1596, il fournit des raisons de droit tendant au même but et il prouva »qu'il tenait directement du Roy et sans moyen le fief, terre et maison de Plieux dont les revenus, toutes charges déduites, se montent à 100 livres par an et pour lequel il était sujet au ban et arrière-ban à raison d'un quart d'archer. »
Ces contestations n'ayant pas pris fin, François d'Arbisse fit hommage de là seigneurie de Plieux au roi Henri IV, et procèsverbal de cette reconnaissance lui fut délivré le 28 janvier 1597 par ordre de Sa Majesté.
Il croyait ainsi les terminer, mais elles recommencèrent dès les premiers jours de l'année 1604; les consuls de Condom furent encouragés dans leurs
prétentions par deux consultations favorables à leur cause, en date du 12 janvier, signées de MM. de Malary et Casatou, avocats du parlement de Bordeaux. Tous les moyens légaux furent épuisés, et enfin, le 20 décembre 1606, un arrêt du parlement de Guyenne, faisant suite à un arrêt précédant du 27 mai de la même année, déclara les biens de Plieux taillés, dixmés et ruraux.
Au sujet des faits qui avaient amené la solution de ce procès, nous trouvons dans le livre de raison tenu par Jean Bègue, sieur de Plieux, la note suivante que nous
copions in extenso :
Certains prétendaus avoir droit de posséder biens nobles et exempts détailles, fiefs ou censive en la ville et juridiction de Condom, comme les propriétaires des maisons de Pouypardin, Cannes, Goalard, Plieux, Béraut ont cru qu'en la mesme année 1286 laquelle se trouve estre la même année en laquelle le titre du
paréage passé un grand acte vulgairement appelle pancarte contenant le dénombrement et le cathalogue de ceux qui avaient faict hommage ou reconnoissance à Edouard roi
d'Angleterre en qualité de duc de Guyenne datté de Montflanquin en Agénois, ànno tertio decimo du règne du mesme Edouard, laquelle forme de datte se trouve la mesme
que celle du paréage. Sur laquelle pancarte il doibt estre observé qu'en veue principalement d'icelle, il fust rendu arrest contradictoire le 3 août 1671 au conseil d'Etat des finances à Paris à la diligence et poursuite desseigueur et dame de Goubas contre les consuls de Condom par le quel les maisons de Pouypardin et Cannes et leurs dépendances, excepté 80 cartelades de terre, et la maison de Goalard et ses dépendances furent déclarées nobles et exemptes de tailles conformément
aux arrests de la cour des Aydes de Guyenne rendus entre parties les 16 mars 1660 et 31 juillet 1664, quoy qu'il fust vray que par arrest du parlement
de Guyenne lors cour des Aydes de 1606 la maison de Plieux est été déclarée rural le nonobstant qu'il paraisse dans cette pancarte que le mesme du Puy ou Podio
qui list le prétendu hommage de reconnaissance pour Pouypardin le list aussi pour la maison de Plieux;
la vérité néantmoins estant cellecy que lors de cet arrest du parlement de Guyenne de 1606 cette pancarte ne fust pas produite (on ne sçait pourquoy) par
le Sr d'Arbisse alors possesseur de la maison de Plieux. Sur quoy on n'a qu'à voir les factums des parties, les quels donnèrent lieu à l'arrest du dict
jour 3 août 1671, lors du quel le Sr Jean Bégué Plieux advocat et compilateur du présent recueil estoit dépputé à Paris pour la ville de Condom.
François d'Arbisse, seigneur de Plieux, et Jeanne de Tauzin, son épouse, vendirent, le 11 novembre 1603, moyennant la somme de 5,000 livres,la terre de Plieux à leur cousin Jean-Jacques d'Arbisse, écuyer, seigneur de Peyriac.
La peste, qui déjà en 1607 et en 1629 avait exercé ses
ravages sur la ville de Condom, y reparut vers l'a fin du mois de juin 1652. Elle s'y localisa, et tous les habitants qui purent se retirer à la campagne
suivirent l'exemple de l'évêque Antoine du Chemin de Cous, qui habitait le château de Cassagne. Les consuls, les jurats et les membres de la cour présidiale
fuirent aussi la contagion, ainsi que le prouve un procès-verbal du 7 août 1652 portant notification aux absents d'une décision du conseil de santé et constatant que M. de Royer, conseiller, était à La Salle de Vignau, Dauguin, jurât, à Gazaupouy, M. de Chambélier, consul, à Lialores, M. de Latournerie, médecin, au Bedat, et M. de Bégué, avocat du roi, à la tour de Plieux.
Cécile d'Arbisse et de Peyriac, fille unique de ce dernier, s'étant mariée le 13 mai 1617 avec noble Jean de Faudoas, seigneur de Lasserre, lui porta en dot cette même terre. C'est à eux que Guillaume Bègue, procureur du roi au siège de Condom, l'acheta le 26 mars 1651 et que depuis cette date elle est restée la propriété
de sa descendance.
Il ne reste plus aujourd'hui de l'ancien château de Plieux que le donjon consistant en une tour carrée de 20 mètres de haut (1) sur 7 de large, ornée au nord d'un macharouby et de diverses fenêtres dont les unes sont du XIII siècle et les autres du XVIIe. Cette tour, bâtie en blocs d'appareil moyen à 'intérieur et à l'extérieur, est, en outre, percée de plusieurs meurtrières et de pierres en saillie creusées à leur centre et destinées selon toute probabilité à servir de point d'appui
au canon des couleuvrines.
La tour de Plieux avait primitivement 25 mètres de hauteur; elle a été abaisséed'un étage en 1797 à la suite de dégâts considérables occasionnés par
la foudre.Une maison moderne et sans caractère architectural a été construite à sa base en 1808.
1789: 10 habitants (Dictionnaire général de France)
Située sur un éperon calcaire encadré par deux ruisseaux, le long d'un chemin NordSud très ancien, la petite église de Saint-Martin-de-Plieux a été détruite en 1840 afin de paver le chemin adjacent.
En
1846 le Nouveau Dictionnaire de France comptait dix habitant à Plieux.
En 1948, le baron Henri de Plieux de Diusse ( à l'époque juge au tribunal de Lectoure), a vendu le château à Mr. Dabadie, Négociant de vin à Peyrac, qui l'a vendu en 1972 à Mr. Gheyssen, et en
1992 André Weinfeld achete cette propriété.
Cette château a su conserver son état d'origine jusqu'en 1948.
Les differents propriétaires ont succesivement transformé ce château, qui n'est plus accupé depuis 20 ans.
La fille du Baron de Plieux de Diusse à épousé Arno de Bontin (Chateau Bontin) en Bourgogne.
Civray Jacques (pseudonyme de de H. Plieux de Diusse) : “Journal d’un officier de liaison”, Jouve, 1917, environ 200 pages. [ 1er septembre au 28 octobre 1914 ] [ Lieutenant au 23e Dragons, chronologie journalière, Nombreuses pages censurées. Analysé et critiqué par J.N. CRU. ]
1981: À signaler également que cette fosse se trouvait à quelques centaines de mètres de l’église de Saint-Martin-de-Plieux, au Sud. Au Nord de ce gisement, présence d’un établissement gallo-romain sur lequel a été découverte une agrafe de manteau mérovingienne. (Responsable de la fouille : Alain Lasserre).
Entre 2000 et 2014, ce château a été complètement renové.